Du bord de la route, on aperçoit un camion autour duquel s’affairent une dizaine d’agents, couverts de la tête aux pieds de combinaisons de protection blanches. Ils ont été dépêchés dans la matinée du jeudi 14 novembre 2024 dans un élevage de canards de Saint-Étienne-d’Orthe après la détection de plusieurs cas de grippe aviaire. Leur mission : euthanasier les 6 000 palmipèdes de la ferme.
Il s’agit du deuxième foyer identifié dans la ville en une semaine. C’est la deuxième fois qu’une opération de ce type est réalisée en quelques jours. “Ces animaux avaient été vaccinés contre l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), conformément à la réglementation”, indique la préfecture des Landes dans un communiqué.
Discrétion et confidentialité obligent, aucun des agents sur place n’accepte de parler des protocoles en cours derrière les grandes bâches blanches qui ont été dressées aux portes de la ferme.
« L’abattage dépend du marché national et est réalisé par une entreprise privée mandatée. Les canards sont euthanasiés sur place, les carcasses sont manipulées dans un environnement biosécurisé avant d’être transportées dans des bennes étanches directement vers l’équarrissage, explique la préfecture des Landes. L’administration supervise le processus et établit le procès-verbal d’abattage pour calculer l’indemnisation de l’éleveur », poursuit l’institution. L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) mène des analyses pour étudier le virus.
Dans la ville, la nouvelle s’est répandue rapidement. Un résident a appris l’existence d’un deuxième foyer d’infection dans la journée du mercredi 13 novembre, via une boucle de messagerie partagée avec d’autres Stéphanois. Une de nos sources évoque une importante flambée d’infection avec « de nombreux symptômes avancés ».
Une enquête en cours
Le maire de Saint-Étienne-d’Orthe, Alain Diot, déplore la situation dans laquelle sont empêtrés les éleveurs de sa commune. « Cela dure depuis quelques années, soupire-t-il, on ne peut qu’espérer que les choses s’améliorent pour eux le plus vite possible. » La première ferme landaise dans laquelle un foyer d’infection a été détecté, le 6 novembre, est située à plus de 2 kilomètres au nord de celle-ci.
La Direction départementale de l’emploi, du travail, de la solidarité et de la protection des populations (DDETSPP) a déclaré mener une enquête pour déterminer s’il existe des liens épidémiologiques entre les deux foyers.
Dans un communiqué daté de jeudi 14 novembre, la préfecture des Landes a appelé les éleveurs à veiller au strict respect de « toutes les mesures de biosécurité et de surveillance » qui leur incombent. Alors que les autorités constatent « une dynamique forte et persistante dans la circulation du virus dans la faune sauvage en Europe », elles demandent aux acteurs du secteur de redoubler de vigilance pour éviter l’introduction du virus dans de nouveaux élevages.
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