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Faut-il renforcer les mesures de prévention pour faire face à la résurgence de la coqueluche ? – rts.ch

La coqueluche est en augmentation depuis un an en Suisse et en Europe. Faut-il adopter des mesures spécifiques pour y faire face ? Les pratiques de prévention varient selon les régions, et certains pédiatres expriment un besoin de clarification face à la hausse des cas et aux attentes de parents inquiets.

La prévention se concentre principalement sur les bébés, car c’est chez les nourrissons jusqu’à six mois que la maladie peut être dangereuse, voire mortelle chez les enfants de moins de deux mois. C’est pourquoi il est recommandé aux femmes enceintes de se faire vacciner, comme l’explique dans La Matinale Pierre-Alex Crisinel, médecin spécialiste en pédiatrie et infectiologie pédiatrique au CHUV.

«Il y a une vaccination qui leur est proposée dès le deuxième trimestre pour un transfert d’anticorps au nouveau-né. Dans ce cas, la protection sera efficace pendant les trois premiers mois de la vie.

Mais en dehors de la période de 0 à 6 mois, la coqueluche n’est pas une maladie grave, assure le médecin du CHUV. Elle est cependant très gênante, générant une toux durant plusieurs semaines. L’objectif reste donc bien la protection des nourrissons, poursuit-il.

>> Ecoutez l’intégralité de l’interview de Pierre-Alex Crisinel dans La Matinale :

Quelles mesures prendre face à l’épidémie de coqueluche : entretien avec Pierre-Alex Crisinel / La Matinale / 6 min. / aujourd’hui à 07h18

Des antibiotiques pour réduire la contagiosité

Quoi qu’il en soit, les cas de coqueluche augmentent globalement, avec des épidémies régulièrement signalées dans les garderies et les écoles. Si une personne, enfant ou adulte, est testée positive, elle peut prendre un antibiotique. Mais le médicament ne la guérira pas, il réduira seulement sa contagiosité.

Les règles en Suisse sont les mêmes partout, puisqu’elles résultent des recommandations de l’OFSP. Pour les crèches, les enfants positifs sont exclus lors de ce traitement antibiotique. Concernant les écoles, la circulation de la coqueluche est tolérée.

Des pratiques différentes d’un canton à l’autre

Quant à savoir si leur entourage sera également dépisté, voire traité préventivement, les pratiques ne sont pas les mêmes partout. A Genève, les pédiatres se sont remis en question cet été lorsqu’ils se sont retrouvés confrontés à de nombreux cas

«Nous étions un peu perdus entre les recommandations et les inquiétudes des parents», explique Martine Bideau, co-présidente de la Société genevoise de pédiatrie, indiquant que cette dernière avait également reçu des courriers de la Direction de la Santé de Genève leur faisant état de cas de coqueluche en la classe de leur enfant.

« Cela a donc aussi créé une certaine anxiété au sein de la population. Et c’est vrai qu’on a eu du mal à suivre ce qui est réellement prévu pour les cas sporadiques. On aurait peut-être aimé avoir plus d’explications ou qu’on me dise comment faire, car on avait l’impression que, entre pédiatres, il y avait une certaine hétérogénéité dans la prise en charge ».

Les sensibilités des médecins varient. Certains prônent la circulation de la maladie sans trop s’inquiéter. D’autres préconiseraient une quarantaine stricte pour toute personne positive, enfant ou adulte, pendant la durée du traitement antibiotique, en moyenne cinq jours.

Deborah Sohlbank/fgn

 
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