Cette recherche souligne l’importance de prendre en compte l’exposition environnementale aux pesticides pour expliquer la morbidité du cancer de la prostate en fonction de la zone géographique et appelle à de futures études pour clarifier ces risques.
Un laps de temps important entre l’exposition et l’apparition du cancer
Selon une nouvelle étude d’une équipe de chercheurs de l’université de Stanford publiée le 4 novembre 2024 dans la revue Cancer22 pesticides sont associés à une augmentation de l’incidence du cancer de la prostate. Pour cette analyse, 295 pesticides ont été évalués au niveau des comtés américains, avec un délai de 10 à 18 ans entre l’exposition et l’apparition de la maladie, ce qui reflète la lente croissance de la plupart des cancers de la prostate. Les périodes 1997-2001 et 2002-2006 ont été examinées pour l’utilisation de pesticides, tandis que les résultats du cancer ont été notés entre 2011-2015 et 2016-2020.
Parmi les 22 pesticides liés à l’incidence du cancer, certains, comme l’herbicide 2,4-D, sont connus pour leur utilisation répandue dans la culture du maïs, du soja et des agrumes. Cet herbicide est utilisé depuis les années 1940 pour divers usages agricoles et pour réguler la croissance des plantes. Trois autres herbicides – la trifluraline, le cloransulam-méthyl et le diflufenzopyr – ainsi qu’un insecticide, le thiaméthoxame, ont également été associés à une mortalité accrue par cancer de la prostate. Cependant, parmi eux, seule la trifluraline est considérée par l’EPA comme « potentiellement cancérigène ».
Cancer de la prostate : une étude essentielle pour comprendre les facteurs de risque
Toujours selon cette étude, les zones rurales où l’agriculture est intensive présentent des risques accrus de cancer de la prostate, illustrant l’impact d’une exposition prolongée aux pesticides. Son auteur principal, Simon John Christoph Soerensen, rappelle l’importance de comprendre ces expositions pour expliquer les disparités géographiques d’incidence et de mortalité. « En approfondissant ces résultats, nous pouvons progresser dans la détection des facteurs de risque et réduire le nombre d’hommes concernés. », a-t-il déclaré.
Cependant, certains experts soulignent que l’étude reste de nature observationnelle. Oliver Jones, chimiste à l’Université RMIT, prévient que « association ne veut pas dire causalité » et que des recherches supplémentaires sont essentielles pour établir des conclusions solides. Toujours selon Oliver Jones, l’adage « la dose fait le poison » rappelle l’importance de considérer les niveaux et la durée d’exposition.
Ces résultats, tout en appelant à la prudence, renforcent les inquiétudes liées à la sécurité des travailleurs agricoles et des communautés environnantes, soulignant l’importance des politiques de protection et d’une réglementation accrue de l’utilisation des pesticides.
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Écrit par Anton Kunine
Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, l’énergie, les transports, mais aussi les animaux et…
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