L’ESSENTIEL
- La résistance aux antibiotiques est un phénomène de plus en plus observé à l’échelle mondiale.
- Selon une équipe de recherche internationale, les particules nanoplastiques présentes dans l’organisme pourraient interagir avec l’efficacité des antibiotiques.
- Ce lien entre les particules nanoplastiques et les antibiotiques pourrait contribuer à la naissance de bactéries résistantes aux antibiotiques.
L’utilisation massive et répétée d’antibiotiques peut entraîner une résistance bactérienne à ces médicaments. « La résistance bactérienne est devenue un phénomène mondial et inquiétant (…) Pour éviter le pire, la communauté internationale se mobilise »note l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (Inserm).
Les interactions des nanoplastiques sur les antibiotiques
Outre le mauvais usage des antibiotiques, d’autres facteurs pourraient également favoriser la résistance aux antibiotiques. Lors de travaux récents, publiés dans la revue Rapports scientifiquesune équipe de recherche internationale s’est particulièrement intéressée à la manière dont les particules nanoplastiques présentes dans l’organisme peuvent interagir avec les antibiotiques.
Dans cette étude, les chercheurs ont analysé les effets du polyéthylène (PE), du polypropylène (PP) et du polystyrène (PS) sur la tétracycline, un antibiotique utilisé pour traiter de nombreuses infections bactériennes. Ces types de plastiques sont notamment présents dans les emballages ou le nylon 6.6, utilisé pour la composition des textiles (vêtements, tapis, rideaux…).
Particules nanoplastiques : un risque élevé de résistance aux antibiotiques
À la suite de tests effectués avec des modèles informatiques complexes, les scientifiques ont découvert que les particules nanoplastiques peuvent se lier à la tétracycline et ainsi altérer son efficacité. «Le lien était particulièrement fort avec le nylon (…) La charge de micro- et nanoplastiques y est environ cinq fois plus élevée qu’à l’extérieur. Le nylon en est une des raisons : il est libéré des textiles et pénètre dans le corps par la respiration.a expliqué le docteur Lukas Kenner, co-auteur de l’étude et chercheur en cancer à l’Université de médecine de Vienne (Autriche). Cette liaison entre l’antibiotique et les particules nanoplastiques pourrait donc réduire l’efficacité des antibiotiques.
De plus, les chercheurs ont observé que la liaison aux nanoplastiques pourrait transporter l’antibiotique vers d’autres sites indésirables du corps, diminuant ainsi son efficacité et induisant d’autres effets indésirables.
Les particules nanoplastiques qui se lient fortement à la tétracycline pourraient également contribuer à la formation de bactéries résistantes aux antibiotiques. « Alors que la résistance aux antibiotiques devient une menace mondiale croissante, de telles interactions doivent être prises en compte »a souligné Lukas Kenner.
Santé
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