Pourquoi l’esprit est décisif pour le rétablissement

Ici, c’est précisément l’activation du système de récompense ce qui semble faciliter la récupération après une crise cardiaque. Ce système, un réseau cérébral, s’active dans les états émotionnels positifs et, chez la souris, cette activation réduit considérablement l’étendue des cicatrices d’infarctus (fibrose) et améliore les résultats cliniques après une crise cardiaque.

Un lien de causalité entre le système de récompense et la récupération après une crise cardiaque

Nous savons depuis longtemps que les états émotionnels peuvent influencer la fonction cardiaque. Un stress aigu peut déclencher un événement cardiovasculaire, comme une crise cardiaque. Le syndrome du cœur brisé (ou tako-tsubo), une affection dans laquelle une partie du muscle cardiaque s’affaiblit rapidement, mais sans blocage des artères coronaires, peut également être déclenchée par un stress aigu. De même, les processus psychologiques ont un impact bien documenté sur le rétablissement et la guérison de nombreuses maladies. Enfin, les humeurs négatives, l’anxiété et la dépression peuvent dégrader et aggraver la santé cardiaque, tandis que les émotions positives peuvent l’améliorer.

Une connexion cœur-cerveau : cette connexion, qui reste moins connue que l’axe intestin-cerveau, pourrait être ciblée pour améliorer les traitements des maladies cardiaques. Les crises cardiaques surviennent lorsque le flux sanguin vers le muscle cardiaque (myocarde) est obstrué par le blocage partiel ou complet d’une artère coronaire par des caillots. Dans la phase aiguë, cela peut entraîner divers symptômes graves, notamment arythmie potentiellement mortel (arrêt cardiaque soudain). Dans la phase chronique, une privation prolongée d’apport d’oxygène au myocarde peut entraîner une nécrose et des cicatrices post-nécrotiques dans le cadre d’une réaction inflammatoire. Cela entraîne un déclin progressif de la capacité du cœur à pomper jusqu’à ce que leinsuffisance cardiaque.

Le système de récompense est activé par la libération de dopamine dans l’aire tegmentale ventrale (VTA) du cerveau. Les attentes positives et la motivation stimulent les neurones du VTA. Des recherches antérieures ont montré que l’activation des neurones dopaminergiques VTA module l’activité immunitaire, en partie via la régulation du système nerveux sympathique.

L’étude montre que :

• la stimulation du VTA après un infarctus induit une modulation favorable de la réponse immunitaire au sein du myocarde lésé, une réduction de la fibrose myocardique, une augmentation de la formation de vaisseaux sanguins et, plus généralement, une amélioration et une récupération des performances cardiaques ;
• ces effets bénéfiques sur le cœur sont médiés, au moins en partie, par la sécrétion de la protéine, composant C3 du complément, par le foie, également acteur du système immunitaire.

Bien qu’il existe plusieurs méthodes pour stimuler le système de récompense chez l’homme, Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives pour traiter les crises cardiaques et accélérer la guérison.

Plus largement, c’est aussi la démonstration de l’importance d’un « bon esprit » pour se remettre d’un accident cardiaque, ou de bien d’autres maladies curables.