un robot dermatologique pour détecter les anomalies

Une innovation française pourrait révolutionner la lutte contre le cancer de la peau : un robot dermatologique.

Le nombre de cancers de la peau a triplé en 30 ans, avec 150 000 cas diagnostiqués rien que l’année dernière en France. Nous nous exposons de plus en plus au soleil et nous en payons le prix… Tous les dermatologues le disent : il faut faire attention à son exposition solaire et se faire dépister régulièrement. Aujourd’hui, vous arrivez chez le médecin et il analyse vos grains de beauté, plus ou moins soigneusement et rapidement avec un dermatoscope, une loupe. Cela n’a pas vraiment changé depuis 30 ans. C’est une méthode assez « artisanale ». Demain, ce sera très différent. Imaginez : vous arrivez chez le dermatologue et vous vous trouvez devant un étrange appareil : un écran couplé à un bras robotique équipé d’une caméra, qui va passer partout, sur et autour de votre corps, tel un serpent, scrutant toute votre peau dans très haute résolution… En trois minutes chrono, il inspectera chaque millimètre carré de votre peau, scannera votre corps, créera une sorte de jumeau numérique extrêmement fidèle. Une carte, un peu comme une Google Map de votre peau. Et évidemment, il sera capable de détecter une anomalie.

L’enjeu de tout cela : détecter le plus tôt possible l’apparition d’un cancer. A terme, on pourrait aussi utiliser ce type d’outils pour répondre à la problématique des déserts médicaux. L’autre gros avantage, c’est pour le suivi des patients : si je reviens quelques mois plus tard, l’IA se souvient de moi, dans les moindres détails. Ce qui n’est pas forcément le cas d’un humain… C’est tout l’intérêt de ce « jumeau numérique » : on peut voir l’évolution d’un patient d’une année sur l’autre. La machine va détecter immédiatement le moindre changement, un grain de beauté qui a changé d’apparence par exemple, ce que le médecin humain ne fait pas. Aujourd’hui, c’est au patient d’être vigilant, et on n’est pas toujours très prudent. C’est une startup française, SquareMind, qui a développé cet outil révolutionnaire qui arrivera sur le marché français et européen l’année prochaine.

Une appli Google déjà efficace

Il y aura toujours besoin d’un œil humain en plus de l’œil numérique. Bien sûr, le médecin est toujours là. Depuis un ordinateur, il pourra zoomer et dézoomer en très haute résolution. On a plus l’œil de la machine que celui du médecin, ce qui limite les risques d’erreur. C’est une ceinture et des bretelles ! Et surtout imaginez que le robot découvre quelque chose de pas clair… Il faut évidemment qu’un humain vous explique ce qui se passe. En revanche, c’est une petite révolution pour les patients. On rêve d’un petit ajout à Doctolib qui indiquerait si le médecin que l’on s’apprête à consulter est « augmenté » par l’IA. Comme toujours, ce n’est pas l’IA qui remplacera tel ou tel métier, ce sont ceux qui l’utilisent qui remplaceront ceux qui ne l’utilisent pas. Cela permettrait aussi de ne plus attendre des semaines ou des mois avant d’obtenir un rendez-vous…

Ce qui est également incroyable avec l’IA, c’est qu’à terme, nous pourrons intégrer des outils comme celui-ci directement dans notre téléphone. Il vous suffit de pointer votre smartphone vers un bouton ou un grain de beauté pour l’analyser. Nous avons tous fait une recherche sur internet car nous avions des doutes sur un eczéma ou un grain de beauté, ce n’est jamais une bonne idée… Les caméras de plus en plus puissantes de nos smartphones alliées à l’intelligence artificielle se transformeront en assistants médicaux. Google a par exemple développé une application capable de jouer au dermatologue et d’identifier près de 300 problèmes de peau à partir d’une simple photo.

Nous l’avons entraîné, c’est du machine learning, en lui faisant ingérer des tonnes d’images montrant à quoi correspond tel ou tel petit point. En prenant en compte d’autres paramètres, et en vous posant quelques questions : votre âge, vos symptômes, depuis combien de temps vous en souffrez… Et instantanément, l’application vous donnera son « diagnostic ». On sait qu’il existe aujourd’hui des IA qui, lors de l’analyse des grains de beauté potentiellement dangereux par exemple, ont un « œil » plus précis que celui des médecins humains, avec un taux de précision d’environ 95 %. L’application ne remplace pas une consultation mais vous guidera et décidera de prendre ou non rendez-vous avec un médecin. Après, la question est : cela ne va-t-il pas nous transformer en une génération d’hypocondriaques ?