Les centres de santé publique ont enregistré 3 274 cas d’infections respiratoires aiguës du 13 au 19 janvier 2025. Une baisse par rapport aux 3 713 cas de la semaine précédente. Ce chiffre exclut toutefois les données privées et les cas non déclarés. Les professionnels de santé mettent en garde contre l’automédication et rappellent l’importance des gestes barrière.
Entre grippe et COVID-19, la vigilance est de mise. En une semaine, entre le 13 et le 19 janvier 2025, les centres de santé publics ont enregistré 3 274 cas d’infections respiratoires aiguës. Bien que ce chiffre marque une légère baisse par rapport aux 3 713 cas enregistrés au cours de la semaine du 6 au 12 janvier, il ne reflète qu’une partie de la réalité : les données du secteur privé et les cas non signalés restent exclus des statistiques. Ce qui signifie que la situation réelle pourrait être bien plus inquiétante.
Au vu des types de cas signalés, les professionnels de santé préviennent qu’il est important d’interdire l’automédication tout en alertant sur les risques de complications liées au virus, notamment pour les personnes fragiles ou les personnes ayant des antécédents médicaux. « Une infection respiratoire aiguë peut dégénérer en affections graves, parfois mortelles », prévient le Dr Aswamed Dinassing, directeur général par intérim des services de santé.
Il indique que l’infection virale circulante peut provoquer une sécheresse de la gorge, qui se traduit par des démangeaisons. «Quand la personne tousse, cela peut blesser sa trachée et provoquer des saignements», explique-t-il. Cependant, dit-il, ce phénomène est considéré comme « normal » et disparaît généralement avec un traitement approprié. Il précise que plusieurs centaines de cas similaires ont été enregistrés.
Certains pharmaciens ont constaté que les médicaments contre la grippe, habituellement très demandés en hiver, se sont rapidement épuisés ces dernières semaines, les obligeant à reconstituer leurs stocks. « Les stocks se sont rapidement vidés », confie un pharmacien sous couvert d’anonymat. Elle craint une flambée de cas de grippe l’hiver prochain, soulignant l’absence de tests permettant de distinguer la grippe du COVID-19.
Bronchite aiguë
Alors que la grippe saisonnière survient normalement en hiver, les infections respiratoires aiguës actuelles semblent être davantage liées au COVID-19 qu’à la grippe, selon un médecin souhaitant garder l’anonymat. Le Dr Dinassing précise que les infections virales actuelles constituent une « sorte de grippe », avec différents virus circulant, présentant des symptômes similaires : toux sèche, écoulement nasal, courbatures, fatigue et irritation de la gorge. Parmi ces virus figurent la grippe, l’adénovirus, le virus respiratoire syncytial (VRS) et le COVID-19, selon lui.
Le médecin généraliste Dr Amit Mahadoo constate que ces infections respiratoires se propagent rapidement d’une personne à l’autre. Il appelle le public à la vigilance, car il est difficile de distinguer les types de virus. Il rapporte également des cas de bronchites aiguës. « Cette situation est inhabituelle. Cela rappelle ce que nous avons vécu au plus fort de la pandémie de COVID-19 », explique-t-il.
-Selon lui, de nombreux cas actuels de COVID-19 sont présents, mais ils semblent moins virulents que les premiers variants, qui provoquaient des symptômes graves, voire mortels. Par mesure de précaution, il recommande le port du masque dans les endroits mal aérés.
Limiter la propagation
Le Dr Fazil Khodabocus, médecin de santé publique, affirme que certains patients ont dû être hospitalisés en raison de complications, tant dans le secteur public que privé. Elle souligne ainsi l’importance des règles d’hygiène élémentaires : lavage régulier des mains, utilisation de mouchoirs en papier pour se couvrir le nez et la bouche en cas de toux ou d’éternuement, et port d’un masque pour compléter les gestes barrière. .
Il insiste également sur le fait que les symptômes de la grippe ne doivent pas être banalisés. Il souligne qu’il est indispensable de consulter un médecin pour bénéficier du traitement adapté. Le repos est tout aussi essentiel, selon lui, pour une guérison rapide et pour limiter la propagation du virus.
Les professionnels de santé et certains patients ont également remarqué que les infections actuelles durent plus longtemps, souvent au-delà d’une semaine, notamment chez les personnes immunodéprimées ou présentant des comorbidités.
Le Dr Dinassing précise que dès la fin de la période d’incubation, les patients commencent à se sentir mieux. Compte tenu de la situation, le directeur général par intérim des services de santé exhorte la population à prendre des précautions pour éviter les complications, insistant particulièrement sur la vigilance des personnes ayant des antécédents médicaux.