Alors que le cancer du pancréas reste l’un des cancers les plus redoutables, des chercheurs de l’université de San Diego viennent d’identifier une enzyme qui favorise la croissance tumorale. Ouvrant ainsi la voie à d’éventuels traitements.
Avec près de 16 000 cas en France en 2023, le cancer du pancréas est le 6ème en termes de fréquence. Cependant, avec une incidence croissante, on estime que ce cancer sera la 2ème cause de mortalité par cancer dans notre pays d’ici 2030.
Dans 90 % des cas, le cancer du pancréas apparaît sous la forme d’un adénocarcinome canalaire pancréatique. Ce type de cancer se développe à partir des cellules qui produisent le suc pancréatique, nécessaire à la digestion des aliments. Et c’est précisément à partir de cette forme que les scientifiques viennent de faire une découverte pleine d’espoir.
Qu’est-ce que l’enzyme MICAL2 ?
Les scientifiques ont en effet identifié un nouvel acteur clé dans le développement de ce cancer : l’enzyme MICAL2. Cette protéine, habituellement impliquée dans le mouvement et la morphologie des cellules, s’avère être un véritable carburant pour les tumeurs pancréatiques.
Les auteurs ont effectivement observé 3 éléments :
- Parmi les patients subissant une intervention chirurgicale pour éliminer un adénocarcinome canalaire pancréatique, ceux dont les cellules tumorales avaient une faible expression de MICAL2 ont survécu deux fois plus longtemps que ceux dont les cellules tumorales en produisaient davantage. Ceci suggère que MICAL2 pourrait être impliqué dans la progression de la maladie vers un stade avancé ;
- La protéine KRAS est connue pour être souvent impliquée dans l’émergence de cancers. Il stimule la croissance des cellules cancéreuses. Mais désactiver le gène MICAL2 ralentirait considérablement l’activité de KRAS. Lorsque les cellules tumorales sont déficientes en MICAL2, la voie de signalisation KRAS est incapable de récolter les nutriments qui conduisent à la croissance tumorale ;
- MICAL2 faciliterait la propagation du cancer à d’autres organes sains.
Une cible prometteuse pour les thérapies ?
Les auteurs ne doutent pas que cette enzyme pourrait constituer une cible prometteuse pour les thérapies médicamenteuses contre les adénocarcinomes canalaires pancréatiques. “Le cancer du pancréas a le taux de mortalité le plus élevé de tous les cancers courants et les traitements actuels sont terriblement inadéquats”, déclare le professeur Andrew Lowy, chef de division d’oncologie chirurgicale à l’Université de San Diego. « Nous pensons qu’il sera possible de cibler MICAL2 avec des médicaments car il s’agit d’une enzyme appartenant à une classe de protéines contre laquelle des médicaments inhibiteurs ont déjà été développés avec succès pour traiter d’autres maladies humaines. Nous travaillons actuellement à identifier des médicaments candidats pour commencer à bloquer la fonction MICAL2 dans le cancer du pancréas.
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