L’ESSENTIEL
- Les tensions d’approvisionnement perdurent depuis deux mois pour la clarithromycine, un antibiotique prescrit contre la coqueluche, notamment sous la forme buvable à 25 mg/mL.
- Dans le cadre du plan hiver, les approvisionnements sont « planifiés » et devraient permettre une amélioration progressive de la situation sur le terrain « dans les semaines à venir », selon l’ANSM.
- Si la prise d’antibiotiques protège les personnes en contact avec celles atteintes de cette maladie respiratoire contagieuse, la vaccination, qui peut être pratiquée à tout âge, reste la meilleure prévention.
Depuis début 2024, la coqueluche connaît une augmentation des cas en France. En fin d’année, la bactérie Bordetella pertussis, transmise par voie aérienne et responsable de cette infection respiratoire, continue toujours de circuler activement sur le territoire. Problème : alors que le traitement de cette maladie contagieuse, provoquant des quintes de toux, repose sur la prise d’antibiotiques, des pénuries de ces médicaments persistent en France. En effet, si par rapport à l’hiver dernier, la situation des approvisionnements en amoxicilline et en amoxicilline acide clavulanique s’est nettement améliorée, ce n’est pas le cas de la clarithromycine.
Coqueluche : une amélioration des livraisons de clarithromycine « dans les prochaines semaines »
Pour rappel, la clarithromycine est un antibiotique de la famille des macrolides actif sur certaines bactéries sensibles, comme Bordetella pertussis. Ce traitement, qui doit être pris pendant trois à 14 jours en cas de coqueluche, connaît depuis deux mois des contraintes d’approvisionnement, notamment sous la forme buvable à 25mg/mL. Mais, le 26 décembre, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a annoncé que, dans le cadre du plan hiver 2024-2025, les approvisionnements seraient “prévu” et devrait permettre une amélioration progressive de la situation sur le territoire “dans les semaines à venir.” « Dans ce cadre, nous avons demandé aux laboratoires commercialisant la clarithromycine buvable ou en comprimés de privilégier l’approvisionnement des pharmacies par des grossistes-répartiteurs, afin d’assurer une répartition équitable sur l’ensemble du territoire. Nous avons également émis des recommandations pour assurer le traitement des enfants les plus jeunes, notamment ceux pour lesquels le faible poids empêche l’utilisation de pipettes graduées à partir de 4 kg”, peut-on lire dans le communiqué.
Limiter la prophylaxie antibiotique aux personnes présentant un risque élevé de coqueluche grave
Parallèlement, l’agence a souhaité rappeler les règles de bon usage de la clarithromycine et des antibiotiques en général afin de garantir la couverture des besoins des patients. « La surconsommation et l’usage injustifié des antibiotiques constituent les principales causes du développement de résistances aux antibiotiques qui contribuent à réduire l’efficacité des antibiotiques et le cas échéant contribuent à aggraver les situations de tensions ou de ruptures de stocks. »
Elle a indiqué qu’en cas de coqueluche confirmée, la prophylaxie antibiotique doit être limitée strictement aux populations définies dans les recommandations, à savoir les bébés de moins de 6 mois, les nourrissons de 6 à 11 mois avec moins de deux doses de vaccin. ou dont la deuxième dose date de moins de deux semaines ainsi que les personnes partageant le même domicile ou en prenant soin. Les patients souffrant de maladies respiratoires chroniques, d’immunodéficience, d’obésité et les plus de 80 ans sont également concernés par la prophylaxie antibiotique.
Coqueluche : la vaccination, la meilleure prévention
Même si les personnes en contact direct avec des malades de la coqueluche peuvent être protégées par la prise d’antibiotiques, la meilleure prévention reste la vaccination, qui peut être pratiquée à tout âge, notamment pour les adultes en contact avec des enfants. pendant ces vacances de fin d’année. “Selon l’âge, elle peut être associée à la vaccination contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la méningite à Haemophilus influenzae type B, l’hépatite B”, précise l’Assurance Maladie.