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Actualités éditoriales
Publié le
24 décembre 2024 à 15h00
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« L’étape la plus importante du soins de la peau la routine est la crème solaire. » Sur les réseaux sociaux,De nombreux influenceurs réclament une application quotidienne de crème solaireune tendance avant tout marketing, mais inutile, voire risquée pour la santé.
Protection contre les rayons UV, remède antirides, ou garantie de l’élasticité de la peau : les bienfaits promis sont alléchants alors que l’exposition au soleil est la principale cause des cancers de la peau.
Pourtant, l’utilité d’appliquer quotidiennement une crème solaire est loin d’être prouvée.
Inutile de « se protéger contre une menace qui n’existe pas »
« Ce n’est absolument pas nécessaire», appuie Céline Couteau, docteur en pharmacie et spécialiste en cosmétologie. « Il est particulièrement important de surveiller l’indice UV. A 0 ou 1 – comme en ce moment – cela ne sert à rien de se protéger contre une menace qui n’existe pas », dit-elle.
Et s’il est prouvé que l’application de crème solaire réduit le vieillissement cutané, au même titre que la prévention des cancers de la peau, “cela n’est vrai que si vous vous exposez au soleil”poursuit le chercheur.
Surtout, ceux qui relayent cette mode oublient souvent d’évoquer les potentiels effets néfastes sur la peau et la santé de la pénétration des filtres solaires.
Pratique risquée
Au-delà du risques d’intolérance, d’irritation ou d’allergie« Certains filtres utilisés sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens, voire cancérigènes“, points out Céline Couteau.
Dans les crèmes solaires, on trouve de l’oxybenzone ou de l’octocrylène dont les limites maximales de concentration ont été abaissées par la Commission européenne.
« Le problème, c’est qu’on manque de données », déplore Jean-David Zeitoun, docteur en médecine et docteur en épidémiologie clinique.
On ne sait pas si l’application ou non d’une crème solaire, en plus de ce qui est indispensable, est contrecarrée par les effets hormonaux et environnementaux liés aux produits chimiques contenus dans ces produits.
Durant l’été, aux heures les plus chaudes, pour les enfants, “il n’y a pas de questions à se poser, il faut utiliser de la crème solaire”, rappelle Céline Couteau, “mais au quotidien, absolument pas”.
Une tendance forte et durable
Pourtant, cette tendance s’est répandue depuis plusieurs années, y compris dans tous les produits cosmétiques.
Crème hydratante, fond de teint, poudre, blush… presque tous promettent désormais une protection solaire et affichent un indice de protection solaire (FPS).
« C’est un véritable défi pour le secteur industriel cosmétique. De plus en plus de marques se positionnent sur ce marché », commente Erwan Poivet, conseiller scientifique à la Fédération des Entreprises de la Beauté (FEBEA).
Mais ces produits ne peuvent pas être considérés comme une véritable protection solaire.
« Il s’agit principalement d’un effet esthétique car les rayons UV provoquent le vieillissement cutané. Le but du SPF ici est seulement de promettre de garder votre peau jeune », souligne Erwan Poivet.
Problème : de nombreux professionnels craignent que ces produits créent une confusion parmi les consommateurs.
“C’est un bel argument de vente mais le risque est que cela induise en erreur les gens qui s’imaginent que cela suffit pour se protéger”, constate Christophe Bedane, professeur de dermatologie au CHU de Dijon.
Simplifier l’étiquetage
En vue de réviser la recommandation de l’UE aux fabricants « sur les allégations de sécurité et d’efficacité » de ces produits qui date de 2006, L’Anses a également recommandé de supprimer toute mention de protection solaire sur les emballages des produits cosmétiques. intégrant un filtre UV.
Ce produit est appliqué une fois par jour, avec une quantité appliquée inférieure. Au contraire, un produit de protection solaire nécessite l’application d’une quantité suffisante et une réapplication dans la journée pour être pleinement efficace.
Opposé à la suppression de cette mention, Erwan Poivet concède qu’elle nécessite plus d’explications.
« Un scénario explicatif doit être défini sur le packaging afin de mieux accompagner le consommateur », soutient-il.
Pour les crèmes solaires, l’Anses recommande également de simplifier l’étiquetage en ne retenant que trois catégories de protection : « faible, moyenne ou forte ».
Pour Céline Couteau, il s’agit aussi de « rééduquer les gens » et d’arrêter de leur faire croire que la crème solaire » est un mur de béton. « La crème solaire permet de limiter les dégâts mais elle ne les réduit jamais à zéro. »
Source : AFP.
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