La pollution de l’air est non seulement nocive pour notre santé physique, mais aussi pour notre santé mentale. C’est ce que révèle une étude menée par Mary Abed Al Ahad, maître de conférences en géographie de la population et de la santé à l’université de Saint Andrews en Écosse. Il s’agit d’un domaine de recherche relativement nouveau, peu d’études ont été menées. Il s’agit pourtant d’un sujet brûlant, directement lié au changement climatique
» présenta le scientifique.
Psychose, stress, dépression…
Selon ses recherches, l’exposition à la pollution de l’air, notamment au dioxyde d’azote (NO2), augmente le risque d’hospitalisation pour « des maladies comme la psychose, le stress, la dépression, mais aussi des troubles cognitifs. »
Pour le démontrer, la chercheuse a étudié les niveaux de quatre polluants – le dioxyde d’azote (NO2), le dioxyde de soufre (SO2), les particules PM10 et les particules PM2,5 – entre 2002 et 2017, qu’elle a croisé avec les données de santé de 202 237 personnes, âgé de 17 ans et plus, vivant en Écosse. Certains facteurs potentiellement influents, comme le mode de vie, n’ont pas pu être pris en compte, mais « il existe bel et bien un lien entre une exposition importante à la pollution atmosphérique et des problèmes de santé mentale.
assure-t-elle.
Selon elle, deux phénomènes peuvent l’expliquer. Le premier est biologique : certains polluants créent ce qu’on appelle un stress oxydatif, qui peut provoquer des dommages neurologiques et favoriser le développement de maladies mentales. La seconde est psychologique : vivre dans une zone polluée, avec parfois des signes visuels et olfactifs, exacerbe le sentiment d’inquiétude sur son état de santé.
Des recherches antérieures indiquent que cela pourrait également avoir des répercussions sur le développement cognitif des enfants, les rendant ainsi plus vulnérables. Le scientifique espère que l’ensemble de ces données permettront la mise en œuvre de politiques publiques plus ambitieuses en matière d’environnement et de santé.