L’association Appui santé en Cornouaille, créée en 2018 et financée par l’Agence régionale de santé (ARS), pilote un projet intitulé Action prévention après cancer (Apac). Pourquoi est-il né ?
« C’est une réponse à un besoin territorial, mais qui est même un besoin national. Les patients qui sortent d’un traitement approfondi (chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie) se retrouvent parfois un peu seuls. Parce que l’infirmière à domicile ne viendra plus, parce que les rendez-vous médicaux deviendront moins fréquents, parce qu’il n’y aura plus de contact avec les autres patients en chimiothérapie… A la fin d’une maladie, il y a donc un vide interstellaire. »
Comment le système Apac peut-il remédier à cela ?
« Durant le traitement, des soins oncologiques de support sont proposés au patient. Mais dans la période post-cancer, il n’y avait rien. Un arrêté national propose donc pour 180 € de proposer aux patients un bilan d’activité physique adapté ; une évaluation psychologique; et une évaluation diététique et nutritionnelle. Pour l’application de ce décret, l’ARS a réalisé des appels à projets, auxquels nous avons répondu [en partenariat avec tous les acteurs, publics et privés, du territoire, ndlr] Le projet a été validé en juillet 2024 pour un an. L’enveloppe est de 12 000 €. »
Qui peut en bénéficier ?
« Le patient doit être majeur, ayant terminé ses traitements dits « lourds » depuis moins d’un an. Il peut suivre un traitement hormonal ou une immunothérapie. Il nous enverra ensuite une prescription médicale. Le coordinateur du cours procédera ensuite à une évaluation avec le patient, pour déterminer ses besoins et évaluer la situation dans laquelle il se trouve. Et elle lui proposera une liste de prestataires conventionnés avec l’association, qui se situent à proximité du domicile… La force du projet, c’est l’accompagnement : ils ne restent pas seuls. »
Que peuvent couvrir ces 180 € ?
« Par exemple, avec cette enveloppe, un patient peut faire un bilan d’activité physique adapté et jusqu’à treize séances. Il peut également faire les trois évaluations ; trois consultations psychologiques ; une consultation diététique et trois suivis… Avec nos partenaires, et en utilisant les ressources locales, nous parvenons à faire des enveloppes moyennes de 150 €. »
En trois ans, nous avons eu 310 patients. Parmi eux, 75 % sont des femmes, mais les hommes sont de plus en plus nombreux.
« Pour ce premier projet, nous étions un peu ambitieux sur le nombre de patients à inclure. Nous avions plus de financement que nos besoins (45 000 €). Comme nous avions l’un des projets les plus dynamiques de Bretagne, l’ARS nous a autorisé à continuer jusqu’à épuisement des fonds. Nous avons terminé en juin 2024.
En trois ans, nous avons eu 310 patients. Parmi eux, 75 % sont des femmes, mais les hommes sont de plus en plus nombreux. Il existe de nombreux cancers du sein, mais cela évolue aussi de plus en plus, vers différentes pathologies (cancers digestifs, etc.). Les patients étaient âgés de 33 à 84 ans, avec une moyenne d’âge de 60 ans. »
Pratique
Assistance santé à Cornwall : tél. 02 98 90 20 96 ; mél. [email protected]. Site supportantantecornouaille.fr.
Santé