Des robots pour une chirurgie moins invasive

Des robots pour une chirurgie moins invasive
Des robots pour une chirurgie moins invasive

Leur présence en salle d’opération permet aux chirurgiens plus de précision et une récupération plus rapide des patients.

La patiente est là, allongée et endormie en attendant l’ablation d’un fibrome utérin. Autour d’elle, l’équipe du service de chirurgie gynécologique et oncologique du CHU de Saint-Étienne travaille à la mise en route et à l’équipement d’un robot chirurgical Da Vinci, développé par la société américaine Intuitive Surgical. Depuis 2001 et son installation au CHU de Limoges, ce robot, référence sur son marché, n’a cessé de se perfectionner. Ainsi le modèle présent aujourd’hui à Saint-Étienne permet, pour la même opération qu’il y a 20 ans, de ne faire qu’un seul trou au niveau du nombril alors que jusqu’à présent il était nécessaire, afin de permettre aux outils et à la caméra de pénétrer dans l’abdomen. , perçant quatre.

Avant cette fulgurante démocratisation de la robotique, les chirurgiens procédaient par « laparotomie », c’est-à-dire à ventre ouvert, laissant une cicatrice sous-ombilicale, comme le savent les femmes qui ont accouché par césarienne.

« Installés à la console du robot, à travers notre écran, nous bénéficions d’une vision en trois dimensions, comme si nous avions ouvert un ventre. »explique le Pr Céline Chauleur, du service de chirurgie gynécologique et oncologique du CHU de Saint-Étienne. « Assis à ce même endroit, je manipule un joystick, qui articule des instruments chirurgicaux dont la maniabilité et la précision dépassent les capacités de la main. »continue-t-elle. Ainsi le robot, dont les bras sont équipés d’instruments permettant de coaguler les vaisseaux, de couper, puis de réaliser des points de suture, permet au chirurgien d’opérer en causant le moins de dommages collatéraux possible, en pénétrant dans des endroits très profonds et étroits… en perforant la peau avec un incision d’à peine 2,5 cm.

Réduction de la douleur postopératoire

Le bénéfice : réduire les douleurs postopératoires et permettre une prise en charge ambulatoire, c’est-à-dire une hospitalisation de moins de douze heures. « Il y en a 25 ans, par rapport à ces quelques heures, il a fallu une petite semaine d’hospitalisation »détaille le Pr Céline Chauleur.

Toujours moins invasive, la robotique s’introduit désormais dans d’autres spécialités comme la radiologie. Une spécialité qui ne se limite plus à la lecture et à l’analyse d’un scanner ou d’une IRM. Depuis plusieurs années, une surspécialité de la radiologie existe : la radiologie interventionnelle. « Nos interventions consistent à introduire et guider du matériel tel que des aiguilles et des trocarts, après avoir pratiqué une incision très fine dans les tissus pour traiter une pathologie par imagerie. »détaille le Dr Sylvain Grange, radiologue interventionnel au CHU de Saint-Étienne.

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La société montpelliéraine Quantum Surgical développe un de ces robots à destination des radiologues interventionnels. Baptisée Epione, elle équipe notamment l’Institut Gustave Roussy de Villejuif et le centre Édouard-Herriot des Hospices Civils de Lyon. Là, il permet à ces spécialistes d’enlever des tumeurs touchant le foie ou les reins par voie percutanée. Traitement mini-invasif dans lequel une ou plusieurs aiguilles sont insérées à travers la peau jusqu’à la tumeur pour la détruire. A noter qu’avec ce robot, l’intelligence artificielle guide les radiologues afin de réaliser encore une fois le moins de dommages collatéraux possible ; donc une meilleure prise en charge du patient atteint de cancer.

Économiquement, le coût d’achat d’un robot médical ou chirurgical varie, selon le modèle et l’usage, de quelques centaines de milliers d’euros à plusieurs millions. Pour récupérer votre achat, vous devez donc en faire usage, tout en organisant les soins en conséquence. Selon une étude du cabinet Asterès datée de juin 2023, « selon l’organisation du service et la durée de vie du robot (dix ou vingt ans), le seuil de rentabilité de la chirurgie robotisée varie entre 43 et 146 opérations par an »toutes procédures confondues.

 
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