Le projet a été porté par des médecins indépendants, afin de répondre à un besoin de santé publique. Proposer une rééducation cardiaque et pulmonaire, mais en hôpital de jour, soit deux à trois demi-journées par semaine, tout en continuant à vivre à domicile. Afin d’éviter une hospitalisation complète trop contraignante, mais aussi de gommer les délais d’attente de plusieurs mois qui dissuadent les médecins d’orienter leurs patients vers une rééducation. « Le besoin a été identifié par l’agence régionale de santé, notre projet sur mesure, ici dans ce superbe site des anciens haras de Blois, les a séduits. » Les Drs Jean-Simon Arnould et David Sacksick ont eu l’idée de créer un centre médical de prévention et de rééducation alors qu’ils travaillaient sur le site du haras, au centre d’imagerie Ciber depuis déjà deux ans.
Le promoteur immobilier du haras n’aurait jamais pensé à une orientation sanitaire pour ce site patrimonial, mais Ciber, trop étroit à l’hôpital, y a trouvé une position stratégique. Dans le bâtiment principal, des libéraux se sont installés : pédiatres, kinés, ostéopathes. D’où l’idée de le compléter, en créant un centre médical avec trois autres porteurs de projet, où les médecins sont salariés. « Il n’y aura plus de cardiologue libéral à Blois d’ici la fin de l’année, hors hôpitaux et polycliniques. Nous avons embauché un jeune cardiologue de 43 ans qui arrive de Bourg-en-Bresse fin décembre. Et début janvier, nous accueillerons un médecin vasculaire du Nord. »
Fin novembre, le Dr Natacha Amiot, pneumologue, anciennement en poste à l’Institut Médical de Sologne à Lamotte-Beuvron, a été la première à démarrer ses consultations dans les vastes locaux qui viennent d’être livrés. « Quand j’ai ouvert sur Doctolib, les deux mois suivants se remplissaient en deux semaines ! Le projet est stimulant car il faut construire tout le développement de la réadaptation en équipe. » Des médecins, diététiciens, psychologues, kinésithérapeutes, infirmiers et soignants, ainsi qu’une assistante sociale, optimisent le parcours de chaque patient.
« Développer les capacités physiques du patient »
Le centre travaille sur quatre points. La rééducation physique, afin de développer les capacités physiques du patient, “S’il ne peut pas marcher 200 m sans s’essouffler, nous lui fixerons un objectif de 600 mètres, voire 1 km.” Éducation thérapeutique pour que le patient comprenne et agisse sur sa maladie ; réduire le nombre de médicaments pris par jour en optimisant le traitement médical. Enfin, la réinsertion dans la vie, par exemple pouvoir à nouveau s’occuper de son potager ou envisager son avenir professionnel pour ceux qui sont concernés. Tout part d’une évaluation, soit de la respiration pour toutes les pathologies chroniques provoquant un essoufflement, comme le Covid long, soit des problèmes cardiovasculaires, par exemple après un infarctus du myocarde, afin de recycler le muscle et ne pas aller vers l’insuffisance. cardiaque.
Les patients sont référés par leur médecin et les soins sont assurés par la CPAM. « Il n’y a pas de frais supplémentaires »précise l’équipe. Pour leur parcours, ils disposeront d’un centre de balnéothérapie équipé d’un bassin de 12×4 mètres et de trois niveaux de profondeur, d’une salle de rééducation avec 7 ergomètres, de salles de gymnastique, d’une salle d’urgence en cas de maladie et de cabinets médicaux adaptés. « Nous disposons d’un appareil qui calcule le VO2 max, c’est-à-dire la capacité pulmonaire maximale développée lors de l’exercice. Cela permettra de mesurer les progrès réalisés à la fin du traitement. » dit le Dr Sacksick. Dans les longs couloirs des anciens haras, les patients peuvent se promener au sec et se tester. Et dès le printemps, ils pourront profiter du parc qui sera aménagé avec des équipements et un parcours sensoriel. « Il y a tout ce qu’il faut pour se remettre en selle ! », conclut le Dr Arnould.
Centre Médical Haras de Prévention et de Réadaptation, 8, rue de Signeulx à Blois. Tel. 02.52.69.00.30. [email protected]
Un détective privé cherche un cardiologue
« C’est vrai que nous avons fait appel à un détective privé. Nous recherchions des médecins et nous avons déployé tous les moyens possibles ; Il s’avère qu’un chasseur de têtes était aussi un détective privé et il a créé le buzz avec ça », explique le Dr Sacksick. Le centre médical des haras a ainsi obtenu un article dans le Quotidien du Docteur et il apparaît dans un sujet sur France 2.
Mais le rôle du détective à la recherche du médecin introuvable au milieu du désert médical s’arrête là. Le centre médical du haras a mis un an de plus que prévu à ouvrir, car les rénovations du site ont pris plus de - et le recrutement des médecins a également un peu traîné. « Nous aurons trois médecins salariés début 2025, cardiologue, pneumologue et spécialiste vasculaire. Nous en sommes déjà très satisfaits et recherchons toujours un cardiologue. » Pour mémoire, le cardiologue employé n’a pas été recruté par le détective privé. « Nous voulons juste convaincre nos collègues qu’il y a de superbes conditions de travail ici ! »