Le Premier ministre Michel Barnier a annoncé qu’il utilisait article 49.3 de la Constitution faire adopter le projet de loi de finances pour 2025 sans vote au Parlement. Le gouvernement fait désormais face à deux motions de censure. Et si au moins 289 députés votent la censure ce mercredi 4 décembre, ce qui devrait être le cas, le gouvernement tombera et le projet de loi de Finances sera rejeté.
Le problème ? ” Si le budget de la Sécurité sociale était censuré, cela veut dire qu’au 1er janvier, votre carte vitale ne fonctionne plus », expliquait Élisabeth Borne le 24 novembre sur LCI. Mais derrière cette préoccupation se cache une réalité plus nuancée qu’il n’y paraît.
Photo ALF – stock.adobe.com
Nous pourrons continuer à utiliser notre carte vitale en 2025
En effet, si le projet de loi de finances pour 2025 est rejeté, L’Acoss (Agence centrale des organismes de sécurité sociale), qui assure la trésorerie de la Sécurité sociale, ne sera plus autorisée à emprunter pour financer les prestations sociales. Or, selon Yannick Neuder (LR), le rapporteur général du budget de la Sécurité sociale, les organismes publics ont « quelques semaines d’argent » notamment pour continuer à rembourser les soins. « En mars prochain, qui veut que les cartes de vie cessent de fonctionner ? », a-t-il ajouté ce lundi 2 décembre à l’Assemblée nationale.
Cependant, La France dispose de mécanismes législatifs pour éviter cet éventuel blocage. L’article 45 de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) autorise le gouvernement à présenter un projet de loi spéciale pour collecter les impôts existants et financer temporairement les dépenses publiques. Ce système permettrait d’étendre l’application du budget 2024.
« Si ce budget n’est pas adopté, le budget de l’année dernière s’appliquera et c’est plutôt moins grave que ça puisqu’il y a moins d’impôts qui pèseront sur les classes populaires et les classes moyennes », a reconnu Marine Le Pen le 25 novembre.
Le gouvernement pourra présenter des projets de loi de finances rectificatives
Toutefois, cette solution ne serait qu’un palliatif temporaire, en attendant qu’une solution plus durable soit développée. Alors pour sortir du blocage, le gouvernement pourrait déposer des projets de loi de finances rectificatives.
Reste toutefois à savoir ce que pourront contenir ces projets de loi. Pour rappel, la dernière version du projet de loi de finances pour 2025 prévoyait notamment :
- une taxe sur les lapins pour les patients qui ne se présentent pas à un rendez-vous médical ;
- des fonds supplémentaires dédiés aux soins palliatifs ;
- de meilleurs soins de santé mentale ;
- remboursement des tests et analyses visant à détecter la soumission de produits chimiques ;
- ou encore plafonner les salaires des intérimaires paramédicaux dans les hôpitaux.
Bon à savoir : avec la dernière version du PLFSS, l’Assurance Maladie devait réaliser 6,2 milliards d’euros d’économies.