La revue Prescrire fait les comptes. Selon elle, 88 médicaments disponibles en France sont plus risqués à utiliser qu’utiles pour le traitement. Dans son dernier rapport annuel, la publication met en avant des formules dont les bénéfices sont insuffisants, inexistants ou accompagnés d’effets indésirables, explique La dépêche ce lundi. Tout n’est pas perdu, puisqu’il existe des alternatives, avec des médicaments plus efficaces ou dont les effets sont moins risqués pour la santé.
Attention au plomb
Au total, l’étude recommande d’interdire 106 médicaments. Cependant, tous ne sont pas vendus en France. Pour certains de ces traitements, Prescrire conseille de s’abstenir. C’est le cas des argiles médicamenteuses (diosmectite [Smecta]hydrotalcite [Rennieliquo]montmorillonite beidellitique [Bedelix]) déconseillé en cas de diarrhée aiguë, notamment chez l’enfant. En raison d’une contamination naturelle par le plomb, mieux vaut opter pour des antiacides sans argile ou même de l’oméprazole (Mopral).
Antiémétiques (dompéridone, dropéridol [Doleptan]métopimazine [Vogalène]) sont également à éviter. Prescrits pour soulager les nausées, ils peuvent provoquer des troubles du rythme cardiaque, des accidents vasculaires cérébraux, voire une mort subite. Initialement supprimée de la liste noire, la fenfluramine (Fintepla), une amphétamine généralement utilisée dans les formes sévères d’épilepsie infantile, vient d’être réintégrée par Prescrire car la molécule augmente la fréquence des états convulsifs.
Du miel à privilégier
Quant au phloroglucinol, le générique du Spasfon, utilisé pour traiter les maux de ventre, sa molécule ne figure pas dans la liste. Son efficacité est cependant contestée et il présente des risques d’effets indésirables « notables », « surtout s’il est pris par une jeune femme ». Pour les toux grasses ou sèches, Prescrire conseille d’éviter les médicaments et de consommer du miel. Oxomémazine [Toplexil]un antitussif, a un fort effet sédatif.
De son côté, la pentoxyvérine présente un risque de réactions allergiques graves et de problèmes cardiaques. En dehors de cette liste noire, il existe des médicaments dont l’efficacité n’a pas été prouvée et par rapport auxquels un placebo ne fait ni mieux ni moins bien. Les relaxants musculaires et les antidépresseurs sont pointés du doigt. Par exemple, il est préférable d’utiliser la fluoxétine (Prozac) que l’agomélatine (Valdoxan) et la tianeptine (Stablon).