bientôt une simple analyse d’urine pour diagnostiquer la maladie ?

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Publié le

28 novembre 2024 à 5h06

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Movember est le mois de la sensibilisation au cancer chez les hommes ; l’occasion de mettre en avant l’essai HOPE, qui vise à prouver la fiabilité d’un un simple test d’urine pour diagnostiquer le cancer de la prostate.

C’est le cancer le plus répandu chez les hommes. Chaque année, cela affecte près de 60 000 hommes et provoque 8 000 morts. Dans le monde, le cancer de la prostate devrait doubler d’ici 2040, pour atteindre 2,9 millions de cas.

Pas de dépistage organisé du cancer de la prostate

Mais contrairement aux cancers du sein, du col de l’utérus et colorectal, il n’existe actuellement aucun pas de dépistage organisé du cancer de la prostate.

Il peut être détecté à l’aide d’un toucher rectal numérique, d’un test de PSA (antigène spécifique de la prostate), d’une imagerie par résonance magnétique (IRM) et, si nécessaire, d’une biopsie des tissus profonds. la prostate pour confirmer le diagnostic. Cet examen invasif, stressant et parfois douloureux peut également entraîner des complications.

Un essai, baptisé « HOPE », coordonné par l’Institut Curie (Paris), pourrait révolutionner l’approche diagnostique du cancer de la prostate.

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« L’idée est de développer un moyen simple et peu coûteux de détecter et d’orienter les patients le plus tôt possible vers les traitements adaptés », résume Antonin Morillon, directeur de recherche CNRS/Institut Curie de l’équipe « ARN ». non-codage, épigénétique et fluidité du génome ».

Détecter le cancer dans un échantillon d’urine

Antonin Morillon et son équipe, le Professeur Yves Allory, anatomopathologiste à l’Institut Curie, ont développé un test capable de détecter nouveaux biomarqueurs du cancer de la prostate dans l’urine.

« Notre essai, démarré en 2021, consiste à prouver le concept de la possibilité d’obtenir un diagnostic rapide et non invasif du cancer de la prostate. Cela implique de tester directement l’urine des patients pour détecter la présence de marqueurs robustes de la maladie. C’est la première étape : pouvoir détecter le cancer de la prostate dans les urines », poursuit le chercheur.

Lorsque l’essai a débuté en 2022, des participants en bonne santé ont été inclus, mais également d’autres suspects d’un cancer de la prostate. “Depuis, on sait s’ils souffraient réellement d’un cancer ou d’une hyperplasie bénigne de la prostate”, précise le chercheur.

Pour chaque participant, des échantillons d’urine ont été collectés. « Aujourd’hui, nous disposons de tous les échantillons et de toutes les informations cliniques. Nous réalisons actuellement des analyses informatiques et statistiques pour définir la signature moléculaire du cancer de la prostate. D’ici quelques mois, j’espère que nous pourrons proposer un outil de diagnostic précoce.

La face cachée du génome au cœur de la recherche

Quels sont ces biomarqueurs que l’équipe d’Antonin Morillon recherche dans les échantillons urinaires ?

À l’aide d’algorithmes de séquençage moléculaire de nouvelle génération, d’intelligence artificielle et de bioinformatique, l’équipe a identifié un ensemble de séquençages non catalogués surexprimés dans le cancer de la prostate.

« Toutes nos cellules ont leur propre identité moléculaire. Pour les tumeurs, c’est la même chose, explique le scientifique. On retrouve des gènes exprimés de manière spécifique par rapport à une cellule prostatique normale. »

Parmi ces gènes – signatures identitaires des tumeurs – il y a la face cachée du génome, l’ADN non codant (un type de matériel génétique qui ne se traduit pas en protéine, ndlr) qui représente 98 % de nos chromosomes et pour lequel on avoir peu d’informations. Ces pans entiers d’ADN sont en terra incognita. Et cette face cachée est si vaste qu’elle multiplie les possibilités d’obtenir des signatures spécifiques d’une tumeur.

Antonin Morillon
Directeur de recherche CNRS/Institut Curie de l’équipe « ARN non codants, épigénétique et fluidité des génomes »

Travaux à consolider

Si l’efficacité du test est prouvée, une nouvelle étude pourrait être lancée. Objectif cette fois : pouvoir connaître le pronostic d’un cancer – risque élevé, risque intermédiaire ou risque faible.

Là encore, une signature moléculaire a pu être identifiée et recherchée directement dans les urines. « Et si le cancer n’est pas invasif, on peut préserver la prostate et faire une surveillance active, mais de manière simple, grâce à une analyse d’urine régulière pour voir si le cancer progresse. Il s’agit de pouvoir proposer ces outils aux patients pour éviter les biopsies inutiles. »

Avec Destination Santé

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