Vous avez probablement déjà entendu parler d’Ozempic, un antidiabétique utilisé pour perdre du poids. Actuellement, c’est au tour du médicament Periactin, un antiallergique utilisé de manière détournée par certaines personnes pour prendre du poids ou « grossir les fesses », de faire parler d’elle. A partir du 10 juillet, il ne sera plus vendu librement en pharmacie en France, selon l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Ce qui est déjà le cas au Luxembourg.
« C’est un antiallergique vendu depuis plusieurs décennies. Et dans d’autres territoires, il rencontre un grand succès. Mais il est utilisé à mauvais escient par des personnes, souvent des jeunes femmes, qui cherchent à prendre du poids, notamment des fesses », explique Nicolas Schneider, pharmacien à Lallange, au Luxembourg, et auteur d’une thèse sur le sujet.
Cette molécule favorise en effet une augmentation de l’appétit, un effet mis en avant sur certains réseaux sociaux dans le but affiché de reproduire la “silhouette de personnalités callipyges (NDLR : qui ont de belles fesses), comme la star de télé-réalité Kim Kardashian”, note leAFP. L’influenceuse Poupette Kenza a également vanté ses mérites via Snapchat. « On peut prendre trois kilos en moins d’un mois », partageait-elle avec ses followers fin 2023, avant d’être bannie de la plateforme.
Parmi les pharmacies contactées par L’essentiella plupart disent qu’ils ne vendent généralement qu’une dizaine de boîtes par an, une centaine au maximum pour l’une d’entre elles.
Toutefois, « elle n’est pas sans effets secondaires », prévient Nicolas Schneider. La cyproheptadine, commercialisée par le laboratoire Teofarma sous le nom de Periactin, peut avoir des conséquences néfastes, parfois graves, si elle est prise de manière incontrôlée. « Vous passez votre temps à dormir », écrit l’ANSM, qui appelle déjà à la vigilance depuis 2022. Elle a pris sa décision « sur la base de ce que l’on voit sur les réseaux sociaux, où il y a toujours une promotion importante de l’usage « cosmétique » de ce traitement, a expliqué à l’AFP Nicolas Schneider.AFP Isabelle Yoldjian, directrice médicale de l’agence.
Il est toutefois difficile de se faire une idée de l’ampleur réelle du détournement de Periactin car, au-delà des pharmacies, ce traitement est largement vendu en ligne, d’une manière difficilement contrôlable.
“On ne peut pas avoir une estimation chiffrée des abus”, admet Mme Yoldjian, estimant que les quelques cas d’effets indésirables enregistrés ces dernières années sont probablement en deçà de la réalité. Si la mesure prise par l’ANSM aura un effet en pharmacie, il est plus difficile d’évaluer dans quelle mesure elle pourra agir sur la vente en ligne.
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