vers un hiver de mécontentement

vers un hiver de mécontentement
vers un hiver de mécontentement

Paris – Les biologistes menacent toujours de faire grève en décembre pour protester contre la baisse des prix. Un mouvement de contestation auquel pourraient se joindre les radiologues et médecins libéraux.

Sans surprise, le budget d’austérité (certains diraient tout à fait relatif) présenté par le gouvernement dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 suscite une certaine grogne. Un article en particulier du projet de budget suscite l’indignation d’une partie du monde de la santé : l’article 15.

Cette disposition prévoit de demander aux acteurs conventionnels de s’entendre sur une baisse de prix de 300 millions d’euros (sur la période 2025-2027) dans le domaine de la biologie médicale et de l’imagerie d’ici le 30 juin 2025. Si aucun accord n’est obtenu à cette date, ce prix la réduction sera décidée unilatéralement par l’exécutif. Vendredi dernier, les sénateurs ont adopté un amendement du gouvernement étendant ce système aux secteurs des transports.

Une situation inacceptable pour les principaux concernés. Dans un communiqué commun, la Fédération nationale des ambulanciers privés, la Fédération nationale des radiologues et deux syndicats de biologistes (SDBIO et Médecins biologistes) ont protesté contre le vote des sénateurs. ” Les trois professions adhèrent à la nécessité de mieux maîtriser l’évolution des dépenses de santé, mais cette maîtrise, pour être durable, ne pourra se faire qu’en améliorant la pertinence des demandes de transport biologique, radiologique et médical des patients. » écrivent les trois syndicats. Selon eux, prononcer unilatéralement une baisse des prix » porterait gravement atteinte à la qualité du dialogue conventionnel ».

Les biologistes médicaux menacent de fermer leurs laboratoires en décembre

Pour les syndicats de biologistes médicaux notamment, l’adoption de l’article 15 du PLFSS constitue en quelque sorte le coup final porté à leur profession. Elle interviendrait en effet après trois baisses de prix décidées unilatéralement par la CNAM, de 7% en 2023, de 4% au 1est en janvier dernier et 9,4% en septembre dernier.

Des baisses de revenus qui, selon les syndicats, deviennent insoutenables et devraient conduire plus d’un quart des laboratoires à générer une marge inférieure à 5% en 2025, empêchant tout investissement.

Le 28 octobre, les principaux syndicats de biologie médicale, en réponse à ces baisses de prix, ont menacé de cesser toute activité dans les laboratoires à compter du 23 décembre. Selon eux, il ne s’agit pas d’une grève, mais d’une nécessité, puisque depuis cette date, ” l’enveloppe qui nous était allouée pour réaliser les examens se serait tarie » a expliqué le Dr Jean-Claude Azoulay, président du syndicat national des biologistes médicaux (SNMB).

Un argument dénoncé par l’Assurance Maladie qui rappelle qu’il n’y a pas à proprement parler d’enveloppe allouée à la biologie médicale et que « tous les examens et analyses effectués par les assurés seront pris en charge dans les conditions habituelles par l’Assurance Maladie tout au long de l’année 2024 et au-delà ».

Médecins pour Demain se souvient de nous

Mais en ce mois de décembre qui s’annonce particulièrement tendu politiquement (on parle de plus en plus d’une éventuelle censure gouvernementale), les biologistes pourraient bientôt être rejoints dans leur combat. Ce dimanche, l’association « Médecins pour demain » a appelé les médecins libéraux à se mobiliser pour un « décembre noir ».

Le groupe s’est fait connaître il y a deux ans en initiant un mouvement de protestation en faveur d’une augmentation du prix des consultations à 50 euros. Désormais, leurs sources de mécontentement sont multiples : décret Barnier du 30 octobre qui renforce l’obligation de justifier des prescriptions, proposition de loi visant à supprimer la liberté d’installation, augmentation des tarifs d’usage, etc.

« La médecine communautaire est une profession en danger : chaque jour, les mesures coercitives se multiplient, avec le risque d’aggraver l’accès aux soins déjà dégradé et la pratique médicale est muselée par les décisions politiques actuelles affaiblissant l’attractivité de la profession et l’engagement des médecins auprès de leurs patients. » résume l’association dans son communiqué.

Elle appelle donc les médecins à porter un brassard noir et à afficher une affiche de protestation dans leurs cabinets pour alerter leurs patients du « démantèlement » de médecine libérale.

Alors que les personnels hospitaliers sont eux aussi appelés à faire grève (voir notre autre article du jour à ce sujet) et que les infirmiers libéraux réclament eux aussi une augmentation de leurs tarifs, c’est un mois de décembre socialement tendu qui se déroule. annonce dans le monde de la santé.

 
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