Ils attendent patiemment leur tour dans la salle d’attente de l’infirmerie de leur école, le Collège Raspail de Carpentras. Ce lundi matin, Warren et Nollan, tous deux élèves de 5e année, attendent de se faire vacciner contre le papillomavirus, ou HPV. Si le premier est un peu inquiet sur le moment, son ami semble plutôt calme. Cette matinée de vaccination s’inscrit dans le cadre de la deuxième campagne de lutte contre le virus. “Un virus sexuellement transmissibleNolan a bien compris.
Cette campagne a débuté après les vacances de la Toussaint dans tout le département, et durera jusqu’en décembre. Celle pour la deuxième dose débutera dans six mois. Près de 50 écoles du Vaucluse y participent.
Au collège Raspail, c’est le Dr Lorente et l’infirmière Marie-Laure Barre qui se sont portées volontaires pour vacciner les collégiens. “Nous avons la chance de disposer d’un vaccin contre ce virus, son efficacité est prouvée. L’année dernière, j’ai eu un patient qui avait un cancer ORL lié à ce virus donc je veux protéger les générations futures», souligne l’infirmière. De son côté, le médecin à la retraite souhaite «participer à une mission d’intérêt général« ..
« Un sujet de santé publique »
En France, chaque année, 6 400 cas de cancer liés au papillomavirus sont détectés, et seulement 55 % des filles de 12 ans et 41 % des garçons du même âge sont vaccinés – âge auquel il est recommandé de se faire vacciner. “Notre objectif est d’atteindre au moins 30 % de ces jeunes filles et garçons. L’année dernière, pour un premier test, nous n’avons pas atteint cet objectif», annonçait en septembre Loic Souriau, directeur de l’ARS (agence régionale de santé) du Vaucluse.
La vaccination contre les HPV n’est pas encore un réflexe pour tous les parents et génère encore des craintes : «L’année dernière, 43 étudiants ont répondu contre 31 cette année (sur 205 étudiants, NDLR)», relate Marie-Cécile Lambert, l’infirmière scolaire. Pour Loïc Souriau, c’est un «véritable sujet de santé publique, ce sont des cancers qui tuent« .
« Quelque chose de tabou »
Alors comment expliquer ce faible taux de vaccination ? “Il y a plusieurs facteurs : on parle de quelque chose de tabou, il est parfois contre-intuitif de parler de vie sexuelle à des enfants de 11 ou 12 ans, cela ne fait pas partie de la culture, et cela peut être lié aux habitudes familiales.», énumère Loïc Souriau.
Si la vaccination des enfants entre 11 et 14 ans est fortement recommandée pour une meilleure efficacité du vaccin, avant le début de la vie sexuelle, les adultes jusqu’à 26 ans peuvent également se faire vacciner en pharmacie ou chez leur médecin généraliste. Toutefois, trois doses seront nécessaires.
Santé