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l’essentiel
Depuis un an, un dispositif original, mis en place au CHU de Toulouse, accompagne les soignants en situation d’épuisement professionnel. Il a déjà accueilli plus de 200 professionnels et ne désemplit pas, témoin d’une souffrance présente depuis plusieurs années. Toutes les professions et toutes les structures sont concernées.

Créé il y a un an par le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse, le Centre de prévention du burn-out professionnel des soignants (PEPS) affiche déjà complet (1). Aujourd’hui, il faut attendre 40 jours pour obtenir un premier rendez-vous et accéder au dispositif d’aide. Et ce n’est pas une surprise. Les soignants souffrent depuis plusieurs années dans l’exercice de leur métier.

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L’association MOTS, autre initiative toulousaine, l’a souligné en 2010 en ouvrant une ligne téléphonique de soutien aux médecins en difficulté ou déjà en burn-out ; elle s’est étendue à huit régions et s’adresse désormais à tous les professionnels de santé (2). Plus de 1 700 médecins et soignants en ont déjà bénéficié.

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Depuis la période Covid, on estime que 50 à 66 % des soignants seront touchés par le burn-out. Et l’épidémie qui a mobilisé les équipes n’est pas la seule en cause, comme l’explique le professeur Fabrice Hérin, chef du service de pathologies professionnelles et environnementales du CHU de Toulouse, porteur du projet PEPS qu’il dirige. « Le monde des soins a changé, le Covid n’a été qu’un accélérateur », explique le médecin, pris entre l’explosion des demandes et les ressources limitées dont dispose son équipe, composée de deux médecins et trois psychologues. « Nous répondons à un besoin. Nous avons accueilli 207 personnes et 59 soignants ont quitté le système. Mais nous n’avons pas la force d’agir en prévention primaire et d’éviter l’épuisement professionnel », poursuit le professeur Fabrice Hérin.

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Que 57 % des patients accueillis dans le cadre du PEPS proviennent du CHU ou des hôpitaux n’est pas une surprise, le CHU employant à lui seul 16 000 personnes. « Mais il y a du changement avec 31 % de salariés de cliniques, 5 % d’EHPAD, et 7 % de libéraux », glisse le responsable du dispositif. Le PEPS a accueilli 41% de personnel soignant, 34% d’infirmières auxiliaires, 8% de médecins et sages-femmes et 6% de médecins internes ou jeunes chefs de clinique. Les paramédicaux (psychologues, kinés, orthophonistes, psychomotriciens) n’échappent pas non plus à l’épuisement, ils sont 11 %. Des agents administratifs ou des directeurs de structures comme les EHPAD arrivent également.

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Gaëlle Pacaud, l’une des deux psychologues du travail de l’équipe PEPS, voit majoritairement des profils similaires dans ses consultations ou ateliers. « Parmi les personnes souffrant de burn-out, on retrouve celles qui ont une très forte valeur de travail, qui sont perfectionnistes, avec un sens du devoir et une conscience professionnelle élevés. Ils manquent souvent d’estime de soi, ont du mal à fixer des limites. Le point de bascule peut venir d’un épisode traumatisant de leur vie privée qui fragilise tout et à l’inverse, les sphères de la vie sont poreuses et ces personnes n’ont pas appris à penser sur elles-mêmes”, explique la psychologue dont le but est de les aider à sortir du burn-out. . Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, ces patients testés ne changent pas forcément de carrière. « Ils continuent dans d’autres structures ou en empruntant d’autres voies comme la sophrologie, la formation, l’encadrement. Mais la plupart d’entre eux restent pris en charge ».

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Une journée dédiée à la santé des soignants

Le CHU de Toulouse organise une journée dédiée à la santé des soignants ce vendredi 28 juin de 8h30 à 17h au centre d’enseignement et de congrès de l’hôpital Pierre-Paul Riquet (Purpan).

Au programme : le conflit éthique, un facteur de stress pour les professionnels de santé ; les différentes pathologies imputables aux métiers du soin ; santé mentale et épuisement professionnel ; les soignants à risque de consommer des substances psychoactives ; troubles psychiatriques chez les soignants (troubles de la réaction) ; les problèmes de dépendance chez les étudiants en santé ; gestion locale pour améliorer la santé des soignants.

Des tables rondes aborderont la question de la prise en charge des étudiants en santé à Toulouse, les dispositifs au CHU et hors CHU comme l’association MOTS.

(1) Pour prendre rendez-vous au Centre de Prévention du Burnout des Aides Soignants (PEPS), vous pouvez appeler du lundi au samedi, de 8h30 à 16h au 05 61 77 21 90
(2) Pour contacter MOTS, 24 heures sur 24 : 0 608 282 589 (voie d’assistance confidentielle)
 
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