Alors que certains animaux comme les chiens sont capables de détecter des taux de sucre dans le sang anormalement bas chez les humains, les scientifiques ont cette fois voulu savoir si les abeilles avaient les mêmes capacités. Et le verdict est sans ambiguïté : ces petits insectes peuvent flairer une potentielle tumeur au poumon.
Dans le domaine scientifique, l’animal qui a le plus surpris les chercheurs est le chien. Avec son museau particulièrement pointu, le meilleur ami de l’homme est capable de repérer les explosifs ou des substances illicites, des maladies comme la glycémie ou même retrouver des corps enterrés sous les décombres. Bref, les chiens ont des super pouvoirs. Mais existe-t-il d’autres espèces dotées de capacités similaires ? Des scientifiques des universités de Washington et de Californie ont répondu à cette question dans leur étude publiée dans la revue scientifique Science Direct. Et en effet, l’abeille serait également douée pour repérer les maladies.
Une expérience sur les abeilles
L’équipe de scientifiques à l’origine de ces travaux a développé deux « solutions ». Dont l’un imitait la respiration d’un humain en bonne santé et l’autre celle d’une personne atteinte d’un cancer du poumon en s’injectant des molécules comme le trichloréthylène ou le 2-méthylheptane. Ensuite, ils ont équipé les abeilles de minuscules électrodes dont le but est de mesurer leur variations cérébrales dues à l’exposition à ces substances. L’expérience a montré que ces insectes ne réagissaient pas lorsqu’ils étaient exposés à l’haleine d’un humain en bonne santé, mais que face à celle d’une personne atteinte d’un cancer, les électrodes enregistraient des variations cérébrales. « Les abeilles ont détecté de très faibles concentrations, c’était un résultat très fort », explique Debajit Saha, co-auteur de l’étude. “Ils peuvent différencier les changements infimes dans la composition chimique de la respirationde l’ordre d’une partie par milliard (NDLR : l’équivalent d’une goutte d’eau dans un réservoir de 50 000 litres) »précise-t-il.
Un nouveau dispositif de détection non invasif
Surpris et ravie des résultats, l’équipe a décidé de répéter cette expérience, mais cette fois avec de vraies cellules pulmonaires dont certains sont cancéreux et d’autres sains. Résultat ? Là encore, les abeilles ont réagi aux tumeurs malignes ! Mieux encore, les chercheurs ont observé que cet insecte distingue les molécules chimiques associées à différents cancers du poumon.
Alors que cette tumeur est la première cause de décès par cancer en France, de tels résultats ne peuvent que réjouir. Les auteurs de l’étude prévoient de développer ces tests respiratoires pour dépister les cellules cancérigènes. Si ce dispositif voit le jour, il constituera une véritable alternative aux moyens invasifs actuels nécessaires à la détection des cancers, comme les biopsies.
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