Les résultats de l’étude menée par des chercheurs liégeois ont été publiés cette semaine dans la revue internationale eMédecineClinique, de la famille de la prestigieuse revue The Lancet.
L’étude a examiné les effets de l’apomorphine administrée par voie sous-cutanée pendant 30 jours chez des patients atteints de lésions cérébrales et présentant des troubles de la conscience, par exemple à la suite d’un traumatisme crânien ou d’un arrêt cardiaque. Les patients traités ont montré une amélioration par rapport à la phase précédant le début du traitement, qui persistait même après arrêt de l’apomorphine, ainsi qu’une récupération significativement meilleure que celle d’un groupe témoin traité dans le même centre de rééducation (CHN William Lennox à Ottignies) mais ne bénéficiant pas de traitement, ce qui semble confirmer le potentiel thérapeutique de l’apomorphine dans ces pathologies neurologiques rares. Les auteurs de l’étude décrivent non seulement une augmentation des comportements conscients au chevet du patient (par exemple, poursuite visuelle, réponse à un ordre ou à une communication), mesurés à l’aide d’échelles standardisées (Coma Recovery Scale – Revised), mais également une amélioration électrophysiologique (électroencéphalogramme) et neuroimagerie. (PET-scan) entre les conditions de pré-traitement et de post-traitement.
« Cette étude préliminaire devra être confirmée par des essais cliniques plus vastes en double aveugle, mais elle fournit des résultats prometteurs tant sur la sécurité d’utilisation que sur l’efficacité de l’apomorphine pour la récupération post-coma. » rapporte le Dr Leandro Sanz, premier auteur de l’article, docteur en neurologie au CHUV (Lausanne, Suisse) et chercheur au Coma Science Group.
Le Coma Science Group est un centre de recherche pionnier au monde pour l’étude des troubles de la conscience. Il vise à améliorer la prise en charge médicale des patients dans le coma, dans un état d’éveil insensible ou dans un état de conscience minimale, et vise à identifier les corrélats neuronaux de la conscience. Le Centre hospitalier neurologique William Lennox est un centre d’expertise reconnu pour la revalidation neurologique des patients souffrant de troubles de la conscience.
Ces travaux ont été réalisés grâce au financement de la Fondation Roi Baudouin à travers le Prix Generet 2019 décerné au Pr Steven Laureys, permettant de soutenir plusieurs projets de recherche sur la conscience altérée.
« Nous disposons de très peu d’outils pour améliorer le pronostic des patients victimes d’un traumatisme crânien grave, et notre compréhension des mécanismes de la conscience reste incomplète. Cette étude donne non seulement l’espoir d’aider ces patients à retrouver plus rapidement leur indépendance fonctionnelle, mais elle nous aide également à mieux comprendre et cibler les processus cérébraux impliqués dans les troubles de la conscience. confie le Dr Olivia Gosseries, chercheuse principale de l’étude, codirectrice du Coma Science Group et chargée de recherche FRS-FNRS.
Référence
Sanz et al., « Apomorphine pour les troubles prolongés de la conscience : une étude multimodale ouverte », eMédecineClinique, 2024
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2589537024005042
Contacts
Ils ont GIGA
Olivia Gossets
Dr Leandro Sanz, MD, PhD, [email protected]
Coma Science Group, GIGA-Conscience
Université de Liège et Centre Hospitalier Universitaire de Liège, Belgique
https://www.coma.uliege.be/
https://www.gigaconscience.uliege.be/