les massacres de Sinjar contre les Yézidis racontés dans un documentaire

« Il faut dire : ouvrez les yeux, sortez du noir. Dites pour conjurer le silence auquel ils voulaient nous réduire. Les mots de l’actrice franco-iranienne Golshifteh Farahani, réfugiée en France depuis 2008, résonnent dans les montagnes brumeuses de Sinjar (Irak). Voix off du documentaire Sinjar, naissance des fantômeselle raconte l’absence et le traumatisme face au « nettoyage ethnique » dont sont victimes les Yézidis d’Irak, minorité kurdophone. décrit comme un « mécréant » par l’Etat islamique.

Les vallées brumeuses du mont Sinjar, berceau de la communauté yézidie. MICHEL SLOMKA/MYOP

Meurtre, viol, esclavage et conversion forcée

Considérés par l’ONU comme la minorité la plus persécutée par l’État islamique, les Yézidis pratiquent le yézidisme, une religion monothéiste, non prosélytique, dénuée de livres sacrés et endogame. Elle résulte d’un mélange d’influences religieuses. L’ange paon – Malek Taus – est l’une des figures centrales vénérées par les Yézidis.

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Les Yézidis : enquête sur les oubliés d’Orient

Le 3 août 2014 et les jours qui suivent, l’État islamique envahit les villages de la région du Mont Sinjar, fief ancestral des Yézidis, provoquant la fuite de plusieurs milliers d’habitants. On estime que 1 400 personnes ont été assassinées par l’organisation terroriste lors des massacres de Sinjar. 1 700 autres personnes sont mortes de faim et de soif pendant le siège de la montagne.

Parmi les 6 500 personnes capturées et converties de force, la grande majorité étaient des femmes et des enfants réduits en esclavage sexuel ou recrutés pour devenir des enfants soldats dans les rangs de l’État islamique. Un réseau de vente d’esclaves était géré par les membres de Daesh via des outils de communication modernes tels que Whatsapp.

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Seule la moitié d’entre eux parviennent à échapper au califat après plusieurs mois ou années de captivité. C’est à ces ex-otages que la parole est donnée lors de la première partie du documentaire. Les témoignages féminins se croisent et racontent les abus et les tortures orchestrées par leurs bourreaux. Actuellement, 3 000 Yézidis sont toujours portés disparus.

Nous ne savons rien de ce qui leur est arrivé. C’est encore plus dur à vivre.

Après la guerre, la persistance des traumatismes

Contraints de quitter le refuge que représentait le mont Sinjar pour la population yézidie, nombre d’entre eux sont aujourd’hui exilés à travers le monde ou entassés dans des camps de réfugiés. Ils sont 50 000 à avoir pris la décision de retourner au berceau de la communauté après la libération de Sinjar fin 2015. Ils doivent vivre avec l’angoisse du retour de Daesh.

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La vie d’après-guerre doit reprendre dans une vallée hantée par fantômes de Sinjar. Mais la fin des combats ne signifie pas la fin du traumatisme. Comment se reconstruire après l’horreur, continuer à vivre malgré la mémoire post-traumatique et l’absence d’un proche décédé ou retenu captif par l’État islamique ? Ce documentaire raconte aussi la résilience de cette communauté isolée, victime d’une multitude de massacres ces dernières décennies.

Le fruit d’un an et demi d’enquête

Le projet documentaire a vu le jour quelques jours après le 13 novembre 2015, date des attentats de Paris. Le même jour, la ville de Sinjar est libérée. Quatre voyages ont ensuite été effectués par le réalisateur Alexe Lierbert et le photographe Michel Slomka entre le Kurdistan irakien jusqu’à la frontière syrienne puis au Sinjar pour retranscrire le traumatisme et l’absence avec lesquels vivent les survivants.

Sinjar, naissance des fantômes, en salles à partir du 19 juin 2024.

 
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