Particules dans le sperme, le sang… Les humains se transforment-ils en plastique ? – .

Particules dans le sperme, le sang… Les humains se transforment-ils en plastique ? – .
Particules dans le sperme, le sang… Les humains se transforment-ils en plastique ? – .

Une étude publiée en mai révèle la présence de microplastiques dans tous les testicules canins et humains testés

Particules de plastique retrouvées dans le sang, dans les organes et même dans les testicules. Il semble que les humains changent progressivement la matière. Certes, les excroissances plastiques ne vont pas (immédiatement ?) se développer sur le corps, mais plusieurs études publiées ces derniers mois soulèvent des questions sur nos modes de consommation. L’eau en bouteille regorge de microplastiques, contenant jusqu’à 100 fois plus de petites particules que ce qui était estimé précédemment, selon une étude publiée en janvier dans les Actes de l’Académie nationale des sciences (PNAS).

Les résultats sont vertigineux. Les scientifiques ont dénombré en moyenne 240 000 fragments de plastique détectables par litre d’eau, dont 90 % sont des nanoplastiques, le reste étant des microplastiques. Le type le plus courant trouvé était le nylon – probablement provenant des filtres en plastique utilisés pour purifier l’eau – suivi du polyéthylène téréphtalate (PET), dont sont faites les bouteilles. Les chercheurs ont également l’intention de tester l’eau du robinet qui pourrait en contenir de plus petites quantités. En clair, avec chaque bouteille d’eau avalée, nous ingérons plus de 200 000 fragments de plastique.

« Une fois consommé, le plastique pénètre-t-il dans l’organisme ? Il y a quelques années, nous avions des soupçons », explique Xavier Coumoul, toxicologue et directeur de l’équipe Inserm Métaox. Une étude publiée en mars 2022 dans la revue scientifique Environment International confirme cette hypothèse. Après avoir analysé le sang de 22 donneurs anonymes adultes en bonne santé, elle a trouvé des microplastiques à des concentrations mesurables chez dix-sept d’entre eux, soit 77 % de l’échantillon.

Une dernière étude publiée en mai dernier par Oxford University Press révèle « la présence de microplastiques dans tous les testicules canins et humains ». [testés], avec une variabilité interindividuelle importante. Si on le retrouve dans le sang, dans les organes et dans les testicules, jusqu’où peut-il aller ?

L’organisme ne peut pas métaboliser le plastique, contrairement à d’autres molécules comme certains pesticides. “Lorsque vous absorbez le glyphosate, il passe dans le sang et est éliminé dans vos urines”, analyse le toxicologue. Vous êtes capable de le traiter dans le corps et de l’éliminer assez facilement dans l’urine. Même si l’on parle de « microplastiques », ils peuvent être 50 à 100 fois plus gros qu’une molécule de glyphosate. L’échelle de taille joue un grand rôle dans l’élimination. Une fois entré dans le corps, il est plus difficile d’en sortir.

Plus de 200 000 microplastiques dans une bouteille

Il existe d’autres polluants que l’organisme ne peut pas métaboliser, comme les dioxines. Ce sont des polluants organiques persistants dans l’environnement. Ils sont produits involontairement lors d’un processus de combustion, souvent lié aux incinérateurs d’ancienne génération. Et ils s’accumulent dans la chaîne alimentaire. « Heureusement, il y en a de moins en moins. Si vous mesurez la concentration de dioxines dans le tissu adipeux, vous pouvez prédire l’âge d’une personne sans vous tromper. Il existe une relation linéaire entre l’âge de la personne et la concentration de dioxine présente dans les tissus.

Pour l’instant, impossible de savoir si le corps humain réussit ou non à transformer une partie du plastique qu’il ingère. Il n’y a pas assez de recherches sur le sujet. Mais si l’on ingère plus de 200 000 fragments de plastique dans chaque bouteille, cela représente beaucoup de plastique dans l’organisme.

« Selon une étude de corrélation, plus il y a de microplastiques, plus le risque de développer une pathologie cardiovasculaire est grand », insiste Xavier Coumoul. Mais il ne s’agit pas d’études de causalité, mais seulement de corrélation. On observe un phénomène A, on le trouve corrélé au phénomène B. » Autre risque envisagé pour la santé : une réaction inflammatoire. Lorsqu’on se coupe, les cellules immunitaires interviennent, la peau devient rouge au niveau de la plaie.

Maladies inflammatoires en vue ?

« L’inflammation a un rôle dans la protection immédiate de la plaie et dans sa cicatrisation, mais si l’inflammation est chronique, elle devient nocive. Des molécules co-inflammatoires sont présentes dans un environnement alors qu’elles n’ont pas besoin d’y être », explique Xavier Coumoul.

Il y a de fortes chances que les microplastiques présents dans un environnement cellulaire créent une réponse inflammatoire. « La majorité des cancers sont des pathologies inflammatoires », rappelle le scientifique. Si l’on fait l’hypothèse que nous sommes contaminés par des microplastiques et que ces microplastiques déclenchent des réactions inflammatoires à faible bruit [sans symptômes]il existe un risque que ces inflammations soient un jour liées à l’augmentation de certaines pathologies inflammatoires, comme le cancer.

Les études actuelles tirent la sonnette d’alarme sur les risques pour la santé et la fertilité. Pour l’instant, ils forment une histoire qui pose question. Il reste encore à prouver les conséquences réelles de ces particules plastiques sur notre santé. En attendant, nous pouvons toujours limiter notre exposition au plastique.

 
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