Interfolk lutte contre l’image vieillissante du folklore tout en conservant ses valeurs traditionnelles

Interfolk lutte contre l’image vieillissante du folklore tout en conservant ses valeurs traditionnelles
Interfolk lutte contre l’image vieillissante du folklore tout en conservant ses valeurs traditionnelles

Attachés aux traditions qui font la force des artistes invités, les organisateurs d’Interfolk combattent aussi les idées reçues. Pour eux, le folklore peut être tout à fait lié aux arts modernes… Explications

Comment Le Puy-en-Velay est-il devenu une place forte du folklore ? Il faut remonter soixante ans en arrière, aux débuts d’Interfolk, pour trouver les réponses. «C’est une terre de traditions qui a voulu découvrir celles des autres», explique simplement Maryline Mourgues, présidente du festival.

« Le folklore est un terme souvent perçu comme péjoratif en France »

Force est de constater que le folklore souffre désormais d’une image vieillissante, parfois même dépassée, qui lui colle à la peau. « C’est un terme souvent perçu comme péjoratif en France. Mais ce n’est pas le cas dans d’autres pays ou dans d’autres régions comme la Bretagne ou le Pays basque, constate l’ancien président Gérard Chalendard. En Géorgie, les danses traditionnelles sont par exemple enseignées à l’école. » Chez Interfolk, on pointe aussi du doigt les choix politiques, « avec des ministres qui ont souvent privilégié la culture d’avant-garde ». Les organisateurs s’efforcent donc de combattre les idées reçues. « Il suffit de regarder les troupes qui sont invitées, les artistes ont souvent entre 20 et 25 ans. On constate également que 70 % de nos bénévoles ont entre 20 et 30 ans », argumente Maryline Mourgues. Les organisateurs estiment que de nombreux spectateurs sont surpris lorsqu’ils découvrent les performances artistiques. « Ils découvrent une énergie à laquelle ils ne s’attendaient pas. »

Le plus ancien festival d’Auvergne fête cette année ses 60 ans : retour sur la naissance d’Interfolk

Des choix sont également faits pour obtenir un air de modernité et plaire à tous les publics. Une troupe de hip-hop était notamment invitée. « Depuis une dizaine d’années, nous essayons de programmer davantage d’artistes contemporains. Même les danses actuelles reprennent les codes traditionnels», explique le président.

« Ouverture sur le monde »

Si le festival tente de se réinventer pour combattre les idées reçues, il ne veut pas pour autant se dénaturer. Les organisateurs insistent sur le maintien des principes qui ont permis de maintenir cet événement pendant six décennies.
« Interfolk s’ouvre sur le monde », résume Maryline Mourgues. Des troupes du monde entier arrivent chaque année en Haute-Loire pour mettre en valeur leurs traditions. Parfois les cultures se croisent et l’on peut constater des similitudes.

Recevez notre newsletter loisirs par email et trouvez des idées de sorties et d’activités dans votre région.

« On retrouvait parfois de la dentelle sur des costumes vietnamiens ou bulgares. Ils sont donc curieux de découvrir notre méthode de conception de broches », prend en exemple Gérard Chalendard. « Même dans la musique, les spectateurs décèlent des mélodies qui leur sont familières », précise Maryline Mourgues.

Quand Le Puy-en-Velay était la capitale mondiale du folklore

Cette année encore, le plus ancien festival d’Auvergne tentera de faire entrer la Haute-Loire dans son monde des arts traditionnels, du lundi 15 juillet au dimanche 21 juillet. « On apprend à savoir d’où l’on vient sans se démoder, résume le président.

Interfolk a depuis longtemps une belle histoire avec le Haut-Lignon

De la Guadeloupe à Tence, en 2015. Photo d’archive
Célébrer les soixante ans d’Interfolk, c’est aussi l’occasion de se remémorer la belle histoire partagée entre le festival et le Haut-Lignon.

Pendant près de 25 ans, Le Chambon-sur-Lignon, puis très vite toutes les communes du Haut-Lignon (Tence, Le Mazet, Chenereilles, Le Mas, Saint-Jeures), ont accueilli le Festival Interfolk sous l’égide de la Communauté de communes. .

« L’immense enthousiasme du public »

L’équipe de l’Office de tourisme intercommunal du Haut-Lignon s’est souvenue de « l’immense enthousiasme du public, des moments partagés avec les bénévoles et des rencontres avec des artistes du monde entier ». Près de 100 groupes sont venus sur le plateau.

Des représentations même dans les maisons de retraite

Le festival est également passé par les portes de l’Ehpad de Tence. « Avec l’association Nouvel Horizon, la collaboration de nos cuisiniers et du personnel de l’Ehpad, nous avons préparé et proposé des repas aux musiciens, danseurs, accompagnateurs de groupes, chauffeurs de bus », se souvient Agnès Allemand. Nos résidents, nos familles et tout le personnel de l’EHAD ont été ravis de ces moments de dépaysement. Les chants, la musique et les danses traditionnelles m’ont à chaque fois émerveillé. »

Le Haut-Lignon se souviendra longtemps d’Interfolk dirigé par une équipe de bénévoles hors du commun. La Communauté de Communes et ses habitants espèrent qu’un jour, ils pourront à nouveau accueillir ce festival folklorique international emblématique.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV ateliers santé au centre de formation
NEXT Plus d’un quart des plus de 60 ans « en bonne santé » souffrent effectivement de cette maladie silencieuse