L’autopsie d’un meurtrier silencieux – Vichy (03200)

L La Ligue contre le cancer et le Centre de Prévention du Centre Hospitalier de Vichy étaient présents à l’entrée du centre hospitalier « pour sensibiliser les fumeurs et non-fumeurs, les personnels, les patients et les visiteurs. Et les engager dans une démarche de sevrage », explique Marc Voitellier, président de la Ligue contre le cancer.

1 000 produits

Pourquoi parler de tabac ? « Le but est de faire prendre conscience que cette cigarette, devenue incontournable pour le fumeur, est mauvaise pour lui et qu’il est possible de s’arrêter. Le fumeur le sait, mais sait-il qu’il avale du naphtalène (antimite), du polonium (produit radioactif), du mercure ou des pesticides sans oublier que des composés sont ajoutés comme l’ammoniaque (un détergent) qui favorise la fixation et la dépendance à la nicotine. En effet, la cigarette produit une fumée qui contient environ 1 000 produits dont au moins 70 cancérigènes. Une chaleur à 900 degrés révèle la nocivité des éléments cancérigènes. »

Il ne s’agit cependant pas de rejeter la faute sur le fumeur. Souvent, tout commence au collège ou au lycée avec une notion d’intégration dans un groupe. Faites comme tout le monde. C’est là que commence la dépendance. « Ce n’est pas le stress qui fait fumer. Il ne s’agit pas de stimuler les récepteurs nicotiniques. Il y a le stress du manque, le système de récompense. La dépendance n’est pas volontaire, ce n’est pas un facteur rationnel. C’est plus fort que la volonté », affirment les chefs de service ou les infirmiers présents sur le stand.

Mais il existe de l’espoir et des moyens de mettre fin à cette dépendance au tabac. Le docteur Nguyen Martin Lan Tien, pneumologue, chef du centre addiction et prévention au CH confirme : « Le vapotage est une excellente alternative pour arrêter. Nous y sommes entièrement favorables car cela permet de réduire les risques avec une combustion faible et donc moins dangereuse. Quatre produits sont dans le liquide dont l’arôme et la nicotine. Bien entendu, nous parlons de produits homologués et non frelatés. On s’appuie sur des arguments scientifiques et en psychiatrie, c’est un outil d’aide efficace.

Elle poursuit : « Nous avons mené une enquête en novembre 2022 qui a montré que 38 % des patients fument, du personnel (26 %) et des étudiants (18 %). 70 % des fumeurs sont favorables à entrer dans l’établissement sans fumer. Il est important de renforcer la prévention et l’aide à l’arrêt du tabac. Notre service opte pour des actions sur mesure avec des moyens comme les substituts nicotiniques.

Orale comme les gommes, les pastilles et les timbres et patchs cutanés 24 heures. La combinaison des deux double les chances de sevrage. Dans la cigarette électronique, on retrouve quatre éléments nocifs dont la nicotine et l’arôme mais les bénéfices sont non négligeables. « La nicotine soulage le manque, l’action est non toxique, la chaleur est moindre. C’est plus économique que le tabac et il n’y a pas de problème de tabagisme passif.

Désavantage ? Le vapotage séduit les jeunes. Le ministère de la Santé oblige les fabricants à produire selon des normes spécifiques et agit pour éviter d’attirer les jeunes. « Plus on commence à fumer tôt, plus le risque de dépendance augmente. Dans le même temps, plus la durée du tabagisme est longue, plus il est difficile d’arrêter de fumer et plus les risques de cancer, de maladies cardio-circulatoires ou respiratoires augmentent », cite la Ligue contre le cancer.