La salle de contrôle d’Euronext, la société qui gère la Bourse de Paris (AFP/ERIC PIERMONT)
La Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,48% vendredi, perturbée par les derniers chiffres du marché de l’emploi américain, qui relèguent au second plan l’optimisme lié à la baisse des taux de la BCE.
L’indice phare CAC 40 a perdu 38,32 points à 8.001,80 points. Jeudi, il a gagné 0,42%, après que la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé une baisse de ses taux directeurs, pour la première fois depuis 2019.
Toutefois, la rapidité et la durée des futures baisses de taux restent « très incertaines », a prévenu Christine Lagarde, la présidente de la BCE.
Sur la semaine, l’indice stagne : +0,11%.
Vendredi, les marchés ont mal accueilli les chiffres officiels concernant le marché du travail américain.
En mai, aux Etats-Unis, 272 000 emplois ont été créés, contre 165 000 en avril – un chiffre revu à la baisse –, mais paradoxalement le taux de chômage grimpe à 4 %, barre symbolique qu’il dépasse pour la première fois depuis janvier 2022.
Ces chiffres sont supérieurs aux prévisions puisque le taux de chômage était attendu stable par les analystes, à 3,9%, et que seulement 190 000 créations d’emplois étaient attendues, selon le consensus Market Watch.
Les investisseurs ont également été refroidis par la hausse de 0,4% du salaire horaire en mai, qui est passé de 3,9% à 4,1% sur un an.
“Ces données sont surprenantes, car on était censé assister à un nouveau ralentissement, comme l’ont montré les chiffres de l’indice ISM et les enquêtes sur l’emploi en début de semaine”, commente Christophe Boucher, directeur des investissements d’ABN AMRO Investment Solutions.
Les marchés voient dans cette publication “un risque de hausse de l’inflation et des taux d’intérêt plutôt que des nouvelles favorables à la croissance”, ajoute-t-il, observant que “la probabilité” d’une baisse des taux des directeurs de la Réserve fédérale américaine (Fed) “en septembre immédiatement diminué.”
« Aucune décision ne sera prise » lors de la réunion de juin du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale, mais Jerome Powell (le président de la Fed, ndlr) maintiendra probablement une approche prudente à l’égard du marché monétaire. travail », complète Bastien Drut, responsable de la stratégie et des études économiques de la société de gestion CPR AM.
Le taux d’intérêt sur les emprunts de l’Etat français à dix ans est monté à 3,10% vers 17h55 (15h55 GMT).
Euroapi attriste les investisseurs
Le fabricant français de principes actifs pharmaceutiques Euroapi plonge de 17,89% à 3,19 euros après sa décision, annoncée jeudi, de recourir à un agent ad hoc dans les discussions avec ses principales parties prenantes au sujet du moyen et long terme de son projet de transformation annoncé en février.
“L’idée est d’accélérer ces discussions” autour du financement de ce plan qui prévoit entre 350 à 450 millions d’euros d’investissements d’ici 2027, a déclaré un porte-parole du groupe.
Les détails de ce financement seront fournis d’ici fin juin.
Exosens séduit
Exosens (ex-Groupe Photonis), spécialiste de l’intensification lumineuse, bondit de près de 12,5% pour son premier jour de cotation à la Bourse de Paris.
Fixé à 20 euros pour son introduction en bourse, le cours de l’action a terminé à 22,50 euros. L’entreprise est valorisée à plus d’un milliard d’euros.
LVMH, relégué troisième
Le groupe de luxe LVMH est relégué à la troisième place des plus grandes capitalisations boursières européennes, devant l’équipementier européen pour l’industrie des semi-conducteurs ASML, qui profite de l’engouement pour l’intelligence artificielle.
La capitalisation boursière de LVMH a atteint 381 milliards d’euros à l’issue de la séance de vendredi, et celle d’ASML 383,8 milliards d’euros.
Le géant pharmaceutique danois Novo Nordisk reste la plus grande capitalisation boursière européenne : plus de 580 milliards d’euros.
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