pourquoi tant de méfiance ? – .

Le traitement hormonal de la ménopause est le plus efficace pour lutter contre les symptômes climatériques associés. © Adobe Stock

La ménopause, étape inévitable dans la vie d’une femme, s’accompagne souvent de symptômes désagréables dits climatériques (bouffées de chaleur, sueurs, fatigue…) qui affectent considérablement leur qualité de vie. Pour atténuer ces symptômes, différents traitements hormonaux ont été développés, suscitant cependant des controverses et des interrogations sur leurs risques et leurs bénéfices. Avec l’expertise du Dr Isabelle Héron, endocrinologue gynécologue et présidente de la FNCGM, Ma Santé fait le point sur le traitement hormonal de la ménopause.

Le sujet était en effet au cœur des débats lors des Rencontres nationales de gynécologie, organisées tous les deux ans par la Fédération nationale des facultés médicales de gynécologie et la Société française de gynécologie. Une rencontre qui permet à la profession de prendre connaissance des nouvelles pratiques thérapeutiques et des innovations, de partager leurs expériences mais aussi leurs inquiétudes, comme ce questionnement sur le déclin évident du recours aux traitements hormonaux pour la ménopause.

Pourquoi les symptômes de la ménopause sont-ils susceptibles d’être compliqués ?

La ménopause est associée à un ensemble de symptômes appelés « syndrome climatique », qui regroupent divers troubles physiques et psychologiques. Les bouffées de chaleur, l’un des symptômes les plus courants, se manifestent par des épisodes de chaleur intense et de rougeurs, souvent accompagnés de transpiration. « Ces épisodes peuvent survenir soudainement et disparaître en cinq minutes ou durer plus longtemps chez certaines femmes » souligne le Dr Isabelle Héron.

Les troubles du sommeil sont également fréquents. Les bouffées de chaleur nocturnes rendent le repos peu rafraîchissant. En conséquence, les femmes ménopausées peuvent ressentir une fatigue chronique, exacerbant d’autres symptômes comme l’anxiété, la dépression et l’irritabilité. Les douleurs articulaires et la sécheresse vaginale s’ajoutent à l’inconfort général, rendant cette période encore plus difficile à gérer. “Cette étape de la vie d’une femme est très préjudiciable à sa qualité de vie, tant personnelle que professionnelle.”.

Le risque d’ostéoporose augmente pendant la ménopause

L’ostéoporose est une affection qui peut être déclenchée par l’apparition de la ménopause, principalement en raison de la baisse des taux d’œstrogènes. Les œstrogènes sont des hormones essentielles au maintien de la densité osseuse. Lorsque les niveaux d’œstrogènes diminuent, la résorption osseuse (le processus par lequel les os se décomposent) augmente et la formation de nouveaux os ralentit, entraînant une perte nette de masse osseuse et rendant les os plus fragiles et plus sujets aux fractures.

Comment fonctionne le traitement hormonal de la ménopause ?

Pour soulager les symptômes de la ménopause, plusieurs traitements hormonaux sont disponibles. L’hormonothérapie substitutive (THS) est couramment utilisée, consistant à administrer des œstrogènes et parfois de la progestérone pour compenser le déclin hormonal naturel. En France, le recours aux œstrogènes naturels est privilégié, car ils n’augmentent pas significativement les risques cardiovasculaires ou de cancer du sein.

Ce traitement agit en remplaçant les hormones que l’organisme ne produit plus en quantité suffisante, réduisant ainsi les symptômes climatériques. L’œstrogène aide à soulager les bouffées de chaleur, les troubles du sommeil et les douleurs articulaires, tandis que la progestérone est utilisée pour protéger l’endomètre contre les effets des œstrogènes. “C’est un vrai changement pour les femmes qui suivent le traitement, les symptômes associés disparaissent et elles peuvent traverser plus sereinement cette étape naturelle.”

Existe-t-il des traitements non hormonaux pour traiter les symptômes associés ?

Face aux risques associés aux traitements hormonaux, de nombreuses femmes se tournent vers des alternatives non hormonales pour gérer leurs symptômes. Ceci est particulièrement crucial « pour les femmes ayant eu un cancer du sein, pour qui les traitements hormonaux sont absolument contre-indiqués » insiste Isabelle Héron.

Ces femmes doivent se tourner vers des traitements non hormonaux pour gérer les symptômes associés à la périménopause et à la ménopause. “Les traitements homéopathiques peuvent être utiles pour les symptômes de la préménopause”. L’activité physique régulière joue également un rôle crucial dans le maintien de la densité osseuse (lire CE QU’IL FAUT SAVOIR) et dans l’amélioration de l’humeur générale.

Pourquoi un traitement hormonal de la ménopause n’est-il pas systématiquement recommandé ?

Malgré leurs bienfaits, les traitements hormonaux comportent des risques. Des études, notamment une étude menée en 2002 par la Women’s Health Initiative (WHI) aux États-Unis, ont révélé que le THS pouvait augmenter le risque d’accident vasculaire cérébral, de cancer du sein et de maladies cardiovasculaires. Ces résultats ont conduit à une diminution significative du recours au THS, « parce que les risques étaient considérés comme plus importants que les bénéfices ».

ATTENTION : cette étude a été réalisée sur des traitements et indicateurs américains et non français ! En France, les œstrogènes utilisés sont naturels et n’augmentent pas les risques.

Malheureusement, la méfiance à l’égard des traitements hormonaux demeure, exacerbée par des crises comme celle de la pilule contraceptive et une méconnaissance générale du sujet chez les professionnels de santé et les patientes.

Comment contrer ce déclin persistant des traitements hormonaux ?

« Pour encourager une utilisation rationnelle des traitements hormonaux, il est essentiel de sensibiliser les médecins et les femmes aux bénéfices et aux risques réels du THS. » Il est crucial de créer un climat de confiance entre les patients et leurs médecins pour permettre un suivi personnalisé et une communication ouverte.

La formation continue des professionnels de santé est également nécessaire pour mieux comprendre et gérer la ménopause.

SAVOIR

La FNCGM souhaite sensibiliser la communauté professionnelle par des formations dédiées pour développer des pratiques et accompagner au mieux les femmes dans cette période charnière de leur vie. A partir de septembre ce dispositif de sensibilisation sera mis en place sur tout le territoire national.

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