Une vingtaine de cas de coqueluche sont réapparus dans le Puy-de-Dôme depuis début 2024

Une vingtaine de cas de coqueluche sont réapparus dans le Puy-de-Dôme depuis début 2024
Une vingtaine de cas de coqueluche sont réapparus dans le Puy-de-Dôme depuis début 2024

Depuis le début de l’année, des cas de coqueluche sont réapparus en France et dans le Puy-de-Dôme. Cette maladie respiratoire peut être très grave chez les nourrissons.

Au premier trimestre 2024, une quinzaine de clusters, majoritairement communautaires, mais aussi familiaux, soit environ 70 cas, ont été signalés à Santé publique France pour la France (34 cas en 2020, 4 cas en 2021). En Auvergne, comme le confirme le docteur Christine Jacomet, chef du service des maladies infectieuses au CHU de Clermont-Ferrand, cette résurgence s’observe également pour la même période au centre hospitalier. Depuis mars 2024, une vingtaine de cas ont été enregistrés : 5 nouveau-nés, 1 enfant de moins de 2 ans, 8 enfants d’âge scolaire et 6 adultes.

Maladie très contagieuse

« La coqueluche est une maladie bactérienne des voies respiratoires très contagieuse. Son taux d’attaque est énorme : 75% ! Elle se transmet via les gouttelettes émises lors de la toux. C’est très problématique chez les nouveau-nés et encore aujourd’hui Source de mortalité chez eux. Une dizaine d’enfants en meurent chaque année en France. De même, elle peut être sévère chez les personnes fragiles, c’est-à-dire les personnes âgées, celles qui sont immunodéprimées, celles souffrant de pathologies respiratoires et chez les femmes enceintes”, rappelle Christine Jacomet, médecin.

Signes, symptômes

La coqueluche se caractérise par une toux évoluant rapidement vers des convulsions accompagnées de signes caractéristiques.

Il s’agit de la maladie du chant du coq : lorsque le patient inspire, il émet un son aigu. Avec des phases d’inspiration très courtes et difficiles et des phases d’expiration très longues. La coqueluche ne provoque pas de fièvre

Chez l’adulte, la maladie est souvent atypique. “Si vous souffrez d’une toux persistante depuis plus d’une semaine, sans fièvre, et que toutes les autres pathologies ont été écartées, il faudra penser à la coqueluche si votre carnet de vaccination n’est pas à jour”, souligne le médecin.

Gravité et traitements

« L’infection est une toxinfection : la toxine de la bactérie provoque une nécrose des muqueuses respiratoires. Les cas graves sont traités en soins intensifs, car les nouveau-nés peuvent mourir d’apnée asphyxiante ou syncopale. » L’antibiothérapie contribue à réduire la contagiosité. « Il existe également un traitement prophylactique pour nos proches et les personnes contacts à risque. »

Pourquoi des cas refont-ils surface ?

Comme pour la rougeole, « c’est le manque de vaccination qui est à l’origine des cas de coqueluche. Ce n’est pas normal de voir des enfants malades alors que la vaccination est obligatoire », constate Christine Jacomet. Ce sont souvent les adultes qui infectent les nouveau-nés. « Parce qu’on perd la protection conférée par le vaccin au bout de plusieurs années. »

Recommandations vaccinales

Christine Jacomet, chef du service des maladies infectieuses au CHU de Clermont-Ferrand.

Très bien toléré, le vaccin contre la coqueluche est obligatoire pour les nourrissons à partir de deux mois, avec deux autres rappels à 4 et 11 mois. D’autres rappels sont recommandés durant l’enfance (6, 11, 13 ans) puis à 25 ans. “Cette vaccination est également fortement recommandée aux femmes enceintes au deuxième trimestre de la grossesse afin qu’elles transmettent une forte immunité à leur nouveau-né jusqu’à ce qu’il puisse se vacciner lui-même et bénéficier de la protection vaccinale qui interviendra vers 6 mois”, précise le médecin.
« Vous devez être à jour dans vos vaccinations et interpréter la recommandation vaccinale comme une nécessité pour vous-même et pour les autres. Pour les personnes vulnérables et les femmes enceintes, vous devez envisager d’actualiser votre vaccination auprès de votre médecin, pharmacien ou service des maladies infectieuses. »

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Evolution du nombre de cas de coqueluche 2017-2022 jusqu’en 2024

Selon les données de surveillance du réseau Renacoq (réseau hospitalier de surveillance de la coqueluche), depuis le dernier pic de coqueluche en 2017-2018 (162 cas déclarés), le nombre de cas a continué de diminuer pour atteindre 34 cas. en 2020 et 4 cas en 2021 chez les nourrissons de moins de 12 mois.
Même constat concernant les données du réseau Sentinelles (réseau de recherche et de veille en médecine générale, médecine générale et pédiatrie en France métropolitaine) rapportant un cas par an en population générale sur la même période. Ce faible taux a été maintenu pendant la période Covid en raison des mesures sanitaires.

Évolution 2023-2024

En 2023, seuls 2 cas cluster ont été signalés à Santé publique France entre octobre et décembre, avec 18 cas de coqueluche en Ile-de-France.
À 1?? Au cours du trimestre 2024, une quinzaine de clusters (cas regroupés) principalement dans les collectivités (écoles maternelles, écoles primaires, crèches et crèches) mais aussi dans les familles et totalisant 70 cas ont été signalés à Santé publique France.

Michèle Gardette
[email protected]

Pourquoi la France est désormais menacée par la dengue, la fièvre de Crimée-Congo et le chikungunya

 
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