la robotique se met au service des médecins

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la robotique se met au service des médecins

Ces technologies investissent déjà les blocs opératoires et, dans un avenir pas si lointain, des versions miniatures pourraient même voyager au cœur de notre corps. Les progrès dans ce domaine sont fulgurants.

Ces dernières années, des avancées spectaculaires ont bousculé la médecine. Déjà 90 % des Français ont utilisé au moins une fois un service de santé en ligne (prise de rendez-vous, téléconsultation…) et les trois quarts saluent le développement du numérique dans ce domaine, selon une enquête de la Délégation santé au numérique (février 2024). . Dans les hôpitaux, cette révolution transforme déjà la façon dont les chirurgiens opèrent les patients, avec des robots de plus en plus efficaces au bloc opératoire.

Des robots ultra-sophistiqués pour assister les chirurgiens

En 2001, le robot Da Vinci de l’American Intuitive Surgical atterri dans les salles d’opération. Ce géant d’acier, équipé de quatre bras articulés (trois pour les instruments et un pour la caméra) manipulés par un chirurgien assis derrière une console, continue son expansion : fin 2023, 8 600 appareils étaient en service dans le , dont 1 600 en Europe. . En , 250 Da Vinci réaliseraient 4% des opérations, selon une enquête de Monde (mars 2024). Il est utilisé pour réaliser des procédures mini-invasives de plus en plus complexes, passant désormais sous la cage thoracique. « Des incisions de la taille d’une pièce de monnaie permettent d’introduire les instruments. Ils sont guidés à distance par le chirurgien, qui les contrôle avec des joysticks et des lunettes 3D », explique le professeur Jacques Marescaux, président de l’Institut. recherche contre les cancers du système digestif (Ircad). Le résultat est des bénéfices prouvés pour les patients : des incisions plus petites, moins de douleurs et de complications, une récupération plus rapide, etc.

À tel point qu’aux États-Unis, certaines opérations ne se font plus sans robot : « Là-bas, aucun chirurgien n’opère un cancer de la prostate sans robot, car l’opération nécessite de manipuler de longues aiguilles dans une zone opératoire totalement réduite. Le robot peut le faire de manière plus précise et ergonomique que la main du spécialiste », souligne le professeur.

Plus ces bijoux technologiques coûtent cher : les Hospices Civils de Lyon (Rhône) en ont acquis sept Da Vinci pour 10 millions d’euros en 2023. L’un d’eux, Épione, est aujourd’hui le seul à proposer un traitement percutané des cancers : il permet de placer très précisément des aiguilles dans une tumeur et d’injecter un principe actif qui va la détruire. Et les progrès en robotique sont fulgurants : «Ceux actuellement utilisés feront bientôt partie de la préhistoire. Dans les dix à quinze prochaines années, nous attendons des modèles de plus en plus intelligents et habiles », prédit Jacques Marescaux.

Des mini-instruments télécommandés pour intervenir dans tout le corps humain

Les robots miniatures capables d’atteindre des zones reculées du tube digestif ou du cerveau sont une autre révolution en cours ! Aujourd’hui, capsules avec caméra intégréede la taille d’un gros bonbon, prennent déjà des images de l’intestin. Mais demain, la perspective est de les manipuler à distance pour réaliser un biopsiedétecter une anomalie ou placer une électrode. Une équipe de l’Institut Max-Planck (Allemagne) travaille au développement deun robot miniature guidé par un champ magnétiqueinspiré du pangolin et équipé d’écailles. Ces particularités lui permettraient de se déplacer dans le tube digestif et de se fixer à une paroi. Il pourrait alors libérer un médicament, nettoyer une plaie ou brûler une tumeur. Ce type de robot, au stade de recherche, n’entrera pas dans les hôpitaux avant plusieurs années. “Pour l’instant, ils manquent de force de préhension et ne sont pas capables de pincer ou d’écarter les tissus pour accéder au site opératoire”, souligne le Pr Marescaux.

Appareils pour prendre des échantillons de sang

L’appareil de la start-up néerlandaise Vitesro scanne les veines avec une caméra infrarouge, localise la bonne, puis y insère une aiguille pour prélever le sang. Actuellement en cours d’évaluation aux Pays-Bas, il pourrait à terme fonctionner de manière autonome afin de libérer du temps pour le personnel. “La procédure s’effectue de manière entièrement automatique, depuis la pose du garrot jusqu’à l’injection puis jusqu’à la pose du pansement”, décrit l’entreprise. Elle affirme également que cela ne causerait pas plus de douleur qu’une prise de sang traditionnelle, avec moins de risque d’hématome car la veine serait choisie avec plus de précision. « Une de ses faiblesses, c’est la déshumanisation », tempère le Dr Lionel Barrand, président du Syndicat national des biologistes médicaux. Les constructeurs espèrent obtenir le marquage CE (conformité européenne) d’ici la fin de l’année.

Des connexions cerveau-machine pour restaurer les sens et la mobilité

Cette technologie futuriste, composée de connecter le cerveau à un ordinateurrepose sur un système de capture en temps réel des signaux électriques émis par les neurones. Ces informations sont traitées par des algorithmes et traduites en tâches. Dans quels buts ? Restaurer les sens, la parole ou la mobilité. Les premières expériences concluantes ont eu lieu. En 2019, par exemple, un homme tétraplégique a pu se déplacer grâce àun exosquelette à quatre membres animé par la penséegrâce aux recherches de Clinatec (Grenoble). A l’Institut de la Vision (Paris), une équipe travaille sur un autre concept d’interface cerveau-machine dans le but de restaurer la vision : le thérapie dite « sonogénétique »qui consiste à modifier génétiquement des neurones pour les activer à distance grâce aux ultrasons. Ces ondes sonores appliquées à la surface du cerveau peuvent atteindre les tissus profonds du cortex visuel et générer une perception lumineuse. A long terme, il y a un espoir de redonner la vue aux personnes souffrant de glaucome ou rétinopathiequi perdent la connexion entre les yeux et le cerveau.

Une injection ultralocalisée contre les tumeurs

Une équipe de robotique grenobloise développe un guidage robotique pour curiethérapieune technique d’irradiation. Objectif : insérer plus précisément des grains radioactifs dans la tumeur pour la brûler.

Un implant micro-cérébral pour traiter la maladie de Parkinson

De la taille d’un pois, il a été conçu par des chercheurs américains. Capable d’activer des zones spécifiques du cerveau, il pourrait devenir une alternative plus sûre aux implants actuels utilisés en stimulation cérébrale profonde pour traiter l’épilepsie ou la maladie de Parkinson.

Un robot qui s’adapte aux prothèses

A partir d’une modélisation 3D du joint, peut robot Mako implante avec précision des prothèses de genou et de hanche. Il est utilisé dans 42 pays dont la France. Bénéfices pour les patients : moins de saignements et une meilleure préservation des os.

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