Prise de médicaments antiépileptiques chez les seniors : risque cardiovasculaire

Prise de médicaments antiépileptiques chez les seniors : risque cardiovasculaire
Prise de médicaments antiépileptiques chez les seniors : risque cardiovasculaire

Selon une étude canadienne, les personnes épileptiques de plus de 65 ans sans problèmes cardiaques ou vasculaires auraient 2,2 fois plus de risques de subir un accident cardiovasculaire. Focus sur les conclusions de ce travail.

Traitement médicamenteux de l’épilepsie

Le traitement médicamenteux de l’épilepsie dépend du type d’épilepsie (sans cause ou épilepsie associée à une autre affection), de l’âge, du sexe, des caractéristiques des crises, des situations particulières (femmes en âge de procréer) et des préférences des patientes.

Les médicaments utilisés sont des antiépileptiques (aussi appelés anticonvulsivants).

Ils contribuent à réduire l’intensité ou la fréquence des crises, voire à les faire disparaître. Ces médicaments sont efficaces dans environ 70 % des épilepsies. Pour les 30 % restant, on parlera d’épilepsie réfractaire au traitement.

Médicaments médicaments antiépileptiques les plus couramment utilisés chez l’adulte sont : le valproate de sodium, lamotrigine, la carbamazépine, l’oxcarbazépine, la gabapentine, le topiramate, le lévétiracétam.

LE d’autres médicaments antiépileptiques plus récemment développés (deuxième génération) sont la tiagabine, le vigabatrin, la prégabaline, le zonisamide, le lacosamide, l’eslicarbazépine, le rufinamide ou encore le brivaracétam.

Le médecin réévalue régulièrement le traitement médicamenteux, car l’épilepsie peut progresser et même guérir.

Risque doublé d’événements cardiovasculaires

Pour réaliser cette étude, les chercheurs, supervisés par Mark Keezer du Centre de recherche du Centre Hospitalier de l’Université de Montréal, ont suivi pendant 6 ans plus de 27 000 individus, dont 431 épileptiques.

L’âge moyen était de 62,3 ans et aucun d’entre eux n’avait déjà présenté de dysfonctionnement cardiovasculaire.

Chercheurs et cliniciens ont donc enregistré et quantifié chez tous les volontaires, entre 2015 et 2021, la survenue de différents événements cardiovasculaires, parmi lesquels des accidents vasculaires cérébraux, des accidents ischémiques transitoires et des infarctus du myocarde.

Tous ces événements cardiovasculaires ont été rapportés chez 11,9 % des personnes épileptiques contre 5,4 % dans la population générale.

Ainsi, les personnes épileptiques ont 2,2 fois plus de risque développer un événement cardiovasculaire que les individus non épileptiques.

Les inducteurs enzymatiques puissants : un facteur aggravant

Pour aller plus loin, les chercheurs se sont intéressés les types de traitements médicamenteux pris par les patients épileptiques.

Leurs analyses statistiques mettent en évidence que prendre une puissant inducteur enzymatique (carbamazépine, phénytoïne, phénobarbital et primidone) est lié avec 24,6% d’événements cardiovasculaires.

Savoir! Un médicament de type « inducteur enzymatique » augmente l’activité de nombreux systèmes enzymatiques de l’organisme.

Pour information, ces anciens médicaments antiépileptiques (phénobarbital, phénytoïne, primidone) sont de moins en moins utilisés dans le traitement de fond de l’épilepsie compte tenu de leurs interactions avec d’autres médicaments et de leur mauvaise tolérance (notamment la somnolence).

Médicament basé sur un inducteur enzymatique faible (oxcarbazépine, eslicarbazépine, topiramate et rufinamide) expliqueraient 4% événements cardiovasculaires.

Ainsi, chez les seniors, l’utilisation de la classe des antiépileptiques « inducteurs enzymatiques » serait responsable de 28,6 % des cas d’événements cardiovasculaires..

Même si d’autres études sont nécessaires pour évaluer l’impact de la durée des traitements à base d’inducteurs enzymatiques sur le risque de survenue d’un événement cardiovasculaire, les chercheurs concluent à un principe de précaution.

Selon eux, ces données doivent être prises en compte lors de la prescription d’un traitement aux patients épileptiques de plus de 65 ans.

Sources

– Le risque cardiovasculaire double chez les personnes âgées épileptiques. lien.Source.fr. Consulté le 8 octobre 2024.
– Titre Source 2. jamanetwork.com. Consulté le 8 octobre 2024.
– Médicaments contre l’épilepsie. www.vidal.fr. Consulté le 8 octobre 2024.

 
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