Découvert à la fin du XIXème siècle, le paracétamol a dû attendre 60 ans avant d’être commercialisé. Jusque dans les années 1950, on parlait de son dangerosité pour les reins.
La molécule principale du médicament le plus vendu en France pourrait bien n’avoir jamais été commercialisée. Si aujourd’hui se rendre en pharmacie pour acheter du paracétamol est un acte anodin, il aura néanmoins fallu 60 ans depuis sa création pour qu’il soit commercialisé.
C’est à la fin du XIXème siècle que deux médecins découvrent, par hasard, les bienfaits du paracétamol. Comme l’indique le site Paracétamol, deux médecins étudiaient, à l’époque, les bienfaits antiparasitaires du naphtalène, un type d’hydrocarbure.
En rupture de stock, les médecins ont passé commande dans une pharmacie voisine, mais n’ont finalement pas reçu le bon produit. Ce qu’ils avaient reçu n’avait aucune propriété parasitaire, mais avait des effets antipyrétiques, c’est-à-dire antifièvre.
Une molécule toxique ?
On croirait alors que le paracétamol est apparu dans les pharmacies du monde entier quelques années plus tard, mais non. Il aura fallu au moins attendre 60 ans, dans les années 1950, pour voir le médicament être commercialisé d’abord aux Etats-Unis, puis en France deux ans plus tard.
En cause : l’avis d’un seul médecin de l’époque, qui, après de nombreuses recherches, avait affirmé que cette molécule était toxique pour l’homme, « voire dangereuse pour les reins ». Et comme les essais cliniques ne sont apparus qu’en 1946, rien ni personne n’a pu contredire ces affirmations.
Au milieu du XXe siècle, le paracétamol fait sa réapparition, et les chercheurs médicaux ont alors pu se pencher correctement sur le cas de cette molécule. Résultat : elle n’est pas plus dangereuse pour le système rénal qu’une autre molécule. A condition de ne pas en abuser. Il est en effet recommandé de ne pas ingérer plus de 4 g de paracétamol par 24 heures.
