- Auteur, Jérémie Howell
- Rôle, Service mondial de la BBC
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il y a 5 minutes
Au cours des deux dernières semaines, le Liban a été soumis à d’intenses tirs de roquettes d’Israël, qui ont tué plus de 1 000 personnes, et a vu son territoire envahi par les troupes israéliennes.
Cette situation est due au conflit actuel entre Israël et le Hezbollah, un parti politique et une milice basés dans le pays.
La milice du Hezbollah est plus puissante que l’Armée nationale libanaise et bénéficie du soutien populaire, notamment parmi les musulmans chiites du pays.
Le Hezbollah n’est pas une organisation d’État officielle, mais il est devenu une force dominante au Liban au cours des quatre dernières décennies.
Qui gouverne le Liban ?
Au Liban, le pouvoir politique est partagé entre les différentes confessions religieuses qui le composent.
Selon un accord conclu en 1943, lorsque le Liban a obtenu son indépendance de la France, le président devait être un chrétien maronite, le Premier ministre un musulman sunnite et le président du Parlement un musulman chiite.
Cela reflétait l’importance relative des différents groupes religieux au Liban à l’époque. À l’époque, les chrétiens représentaient plus de la moitié de la population et étaient plus nombreux que les musulmans sunnites et chiites.
Cependant, nombreux sont ceux qui estiment que cette convention est dépassée puisque les chrétiens, les musulmans sunnites et les musulmans chiites représentent aujourd’hui un peu plus de 30 % de la population.
Par convention, les chrétiens et les musulmans disposent également du même nombre de sièges au Parlement, même si les musulmans constituent désormais la majorité de la population.
En pratique, aucun parti ou secte religieuse ne détient le pouvoir au Liban. Les gouvernements sont formés par des coalitions parlementaires et toutes les décisions importantes doivent être prises par consensus. Le résultat est souvent une paralysie politique.
Quel est le statut du Hezbollah au Liban ?
Le Hezbollah a été fondé en tant que milice musulmane chiite en 1982, pendant la guerre civile libanaise, pour s’opposer aux forces israéliennes qui occupaient le sud du Liban cette année-là.
Elle était en grande partie armée et financée par la République islamique d’Iran. Hezbollah signifie « le parti de Dieu » en arabe.
Le Hezbollah a officiellement annoncé son existence en 1985, affirmant vouloir créer un État islamique au Liban, à l’instar de l’Iran. Il s’est également engagé à mettre fin à l’occupation israélienne du sud du Liban et des territoires palestiniens.
En 2009, il publie un nouveau manifeste qui ne fait plus référence à la création d’un État islamique. Il maintient cependant sa position à l’égard d’Israël.
Lorsque la guerre civile au Liban a pris fin en 1990, toutes les factions belligérantes ont dissous leurs milices. Cependant, le Hezbollah est resté. Il a déclaré qu’il devait lutter contre l’occupation israélienne dans le sud du pays.
Israël a finalement retiré ses forces de la région en 2000, ce que le Hezbollah a considéré comme une victoire.
En 1992, le Hezbollah a commencé à désigner des candidats au parlement.
Aujourd’hui, plusieurs députés et ministres du Hezbollah font partie du gouvernement.
Le Hezbollah fournit également des écoles, des soins de santé et des services sociaux dans les régions du Liban abritant d’importantes communautés chiites.
D’autres partis libanais fournissent également de tels services à leurs électeurs, mais le Hezbollah est censé disposer du réseau le plus étendu de tous.
Le Hezbollah doit une grande partie de son pouvoir au Liban à ses milices. Il revendique 100 000 combattants, même si des estimations indépendantes situent leur nombre entre 20 000 et 50 000.
Le Hezbollah dispose également d’un arsenal compris entre 120 000 et 200 000 roquettes et missiles, selon le Centre d’études stratégiques et internationales, un groupe de réflexion basé aux États-Unis.
Ce serait l’une des armées non étatiques les plus puissantes au monde. Elle est considérée comme beaucoup plus forte que l’Armée nationale libanaise.
Il a également profité de la faiblesse du gouvernement libanais. Par exemple, le pays est sans président depuis 2022, les partis politiques n’arrivant pas à s’entendre sur le choix du président. Le gouvernement central n’a pas été assez fort pour empêcher le Hezbollah de poursuivre ses objectifs.