Les dernières lignes directrices du plan de lutte contre la BVD, une maladie bovine

Les dernières lignes directrices du plan de lutte contre la BVD, une maladie bovine
Les dernières lignes directrices du plan de lutte contre la BVD, une maladie bovine

Maladie réglementée depuis 2019, la diarrhée virale bovine (BVD) fait l’objet d’un plan de lutte depuis de nombreuses années. Ce sont les organismes de santé (OVS) qui sont les maîtres d’oeuvre au niveau régional pour l’Etat. Un objectif d’éradication de cette maladie est fixé pour 2030. Pour y parvenir, le dépistage et la réduction de la circulation du virus doivent être renforcés. La volonté d’éradiquer cette maladie se justifie par les conséquences économiques très élevées pour les éleveurs, le coût étant estimé entre 43 et 83 € par vache et par an pour l’élevage laitier et 30 à 60 € par vache et par an pour l’élevage allaitant. Toutefois, si les objectifs s’appliquent à toutes les régions, les moyens déployés peuvent varier.

“Actuellement en Bretagne, nous détectons le passage du virus dans les troupeaux laitiers en réalisant des sérologies sur le lait de tank”, explique Loïc Maurin, membre de l’association. Comité national du BVD et salarié d’Innoval mis à disposition de GDS Bretagne (1). Elles sont réalisées tous les trois mois, pour un coût annuel d’environ 40 € par élevage. Dans les troupeaux en lactation, nous recherchons la présence d’anticorps sur les mélanges de sérums obtenus lors des analyses sanguines annuelles de prophylaxie. Cela nécessite de disposer d’un troupeau de taille suffisante pour pouvoir constituer un échantillon d’animaux représentatifs.

Dépistage en petits troupeaux

Dans certaines régions, ce sont les animaux porteurs du virus qui sont détectés à la naissance. Un morceau de cartilage est prélevé lors de la mise en place de la boucle d’identification. Son analyse permet d’identifier les veaux infectés. Cette méthode est relativement coûteuse puisqu’elle coûte entre 8 et 10 € par animal.

Ces protocoles ont l’inconvénient de passer à côté des petits troupeaux dans les régions où la sérologie est privilégiée. Ils échappent à la surveillance et peuvent donc favoriser la circulation du virus. Pour y remédier, il faudra rechercher des animaux infectés de façon permanente (IPI) (lire l’encadré ci-dessous) également dans ces troupeaux. Leur nombre étant insuffisant pour réaliser des sérologies de groupe, il faudra réaliser des analyses sanguines individuelles et des virologies sur tous les animaux.

Des contrôles plus systématiques des mouvements d’animaux

Ce nouvelle prophylaxie sera mis en œuvre cet automne. « Nous allons réaliser cette campagne d’octobre à mars », explique Marie Lamandé, vétérinaire dans les Côtes-d’Armor et membre du GTV Bretagne. Des échantillons seront prélevés le jour même sur tous les animaux présents. En d’autres termes, des systèmes de retenue adaptés seront nécessaires pour y parvenir.

Par ailleurs, les règles régissant les déplacements des animaux vivants évoluent au fil du temps.est octobre. A défaut d’arrêté ministériel à ce sujet, ce sont les OVS qui œuvrent avec leurs partenaires et leur administration de tutelle pour limiter les risques de circulation du virus. En Bretagne par exemple, cela passe par des arrêtés préfectoraux. L’objectif est de rendre les contrôles plus systématiques.

« Le couplage de ces deux changements représente une étape majeure vers l’éradication de la BVD », estime Loïc Maurin. Les fermes contaminées se verront proposer un plan de contrôle. La première étape consiste à identifier les PII afin de les éliminer. Ensuite, le troupeau est surveillé pendant un an. En fait, il peut encore y avoir des animaux contaminés parmi les veaux à naître. Tous les nouveau-nés sont dépistés. Si un IPI est détecté, il est éliminé et la surveillance est renouvelée pour une année supplémentaire.

Cette méthode a fait ses preuves. En BretagneLa surveillance de la BVD a commencé en 1999 sur la base de la sérologie. « Dans les premières années, il y avait entre 600 et 800 IPI par an », se souvient Loïc Maurin. Aujourd’hui, il y en a entre 100 et 200. » Autre signe évident du déclin de la maladie : lors des recherches sur les causes des avortements, la BVD revenait très souvent il y a vingt ans (environ 20 %) ; aujourd’hui, sa présence est occasionnelle et la néosporose arrive en tête de liste des maladies impliquées.

Un déclin significatif de la BVD dans une région tend à rendre les animaux plus sensibles au contact avec le virus, car ils ne l’ont jamais rencontré auparavant. En conséquence, les nouvelles contaminations des troupeaux se traduisent désormais souvent par un nombre élevé de veaux IPI. D’où la nécessité d’aller plus loin que l’assainissement en les éradiquant.

(1) Le Groupement de Défense Santé Bretagne est une association d’éleveurs reconnue OVS et dont le fonctionnement est assuré par un collège d’élus et de personnels mis à disposition par Innoval.

 
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