Être pauvre sans enfants et recevoir de l’aide sociale est plus difficile au Québec qu’ailleurs

Être pauvre sans enfants et recevoir de l’aide sociale est plus difficile au Québec qu’ailleurs
Être pauvre sans enfants et recevoir de l’aide sociale est plus difficile au Québec qu’ailleurs

Au Québec, les programmes de soutien du revenu comme l’aide sociale se comparent favorablement à ceux des pays de l’OCDE dans le cas des familles. Toutefois, pour les couples sans enfants et les personnes seules, la réalité est bien différente.

Tels sont les constats d’une analyse réalisée début octobre par l’Observatoire québécois des inégalités.

Si l’on regarde l’aide offerte aux personnes seules, on constate que « le Québec occupe le 19e se classent sur 34 au classement des pays membres de l’OCDE », conclut l’économiste Geoffroy Boucher.

Pour les couples sans enfants, le Québec se classe 21ee rang. Dans les deux cas, les programmes québécois se situent sous la moyenne de l’OCDE.

En revanche, le Québec se situe au-dessus de cette moyenne en termes de soutien accordé aux familles monoparentales avec deux enfants et aux couples avec deux enfants. Dans ce cas, il se classe respectivement au 14e et à 16 anse a sonné.

« Est-ce que ce positionnement est bon ou pas ? C’est subjectif […]mais ce qu’on voit c’est que pour les célibataires […]il y a des aides financières qui sont moins généreuses, alors que souvent, ce qu’on entend, c’est que les programmes d’aide financière au Québec sont particulièrement généreux et qu’on se compare bien à l’international, analyse le chercheur. Cela va à l’encontre du récit habituel. »

Réforme de la protection sociale

M. Boucher a souhaité explorer cette question dans le contexte de la réforme de l’aide sociale et du projet de loi 71 déposé cet automne. Son groupe de recherche n’a toutefois pas été invité à commenter lors des consultations parlementaires.

Le classement de l’OCDE compare le soutien au revenu pour les personnes bénéficiant de l’aide sociale sans contraintes d’emploi. Au Québec, cela correspond en moyenne à un chèque mensuel de 849,47 $.

L’OCDE prend le revenu médian dans chaque pays et mesure ensuite quel pourcentage de ce revenu constitue une aide au revenu fournie par le gouvernement (le pourcentage du revenu disponible médian ajusté).

Ainsi, dans les pays de l’OCDE, les programmes d’assistance sociale ou leur équivalent fournissent en moyenne aux célibataires des prestations représentant 22 % du revenu médian. Au Québec, cela équivaut à 20 %; en , 27 % et au Royaume-Uni, 17 %. Le pays qui soutient le plus est la Belgique, avec 42 %, et le moins, les États-Unis, avec 7 %.

Dans le cas des couples avec deux enfants, le Québec atteint 32 %, soit trois points de pourcentage au-dessus de la moyenne de l’OCDE. Le Danemark domine avec 52 % et la Hongrie occupe le bas du classement avec 9 %.

Des allocations familiales plus généreuses

«Ce phénomène s’explique principalement par l’importance des allocations liées aux enfants, soit l’Allocation canadienne pour enfants (Canada) et l’Allocation familiale (Québec)», explique le chercheur dans son analyse. « Ces prestations représentent à elles seules plus de la moitié (59 %) du revenu disponible des familles monoparentales avec deux enfants qui sont au chômage. »

L’Allocation familiale est ce qu’on appelle communément « les allocations familiales », un programme dont les origines remontent aux années 1940 au Canada, mais qui est administré au Québec depuis 1967. L’Allocation canadienne pour enfants est beaucoup plus récente et s’est ajoutée à l’aide. mesures seulement en 2016.

De plus, le Québec est en meilleure position que le Canada dans les quatre classements de l’OCDE. La moyenne canadienne est de 17 % pour les personnes seules et de 19 % pour les couples sans enfants (contre 20 % dans les deux cas au Québec), de 31 % pour les familles monoparentales (contre 35 % au Québec) et de 29 %. dans le cas des couples avec deux enfants (contre 32 % au Québec).

L’analyse de l’Observatoire ne compile pas de données pour les familles avec un enfant ou plus de deux. M. Boucher pense que cela pourrait faire varier les résultats, mais que la « position relative » du Québec dans le classement ne serait pas « particulièrement différente ».

Le calcul des montants d’aide inclut tous les transferts gouvernementaux de dernier recours liés aux faibles revenus, excluant par exemple les pensions et les programmes d’assurance-emploi qui ciblent des groupes particuliers.

Les crédits d’impôt (solidarité, TPS-TVQ) sont pris en compte, mais pas l’allocation logement, car les aides au logement proposées par les pays n’ont pas été mesurées par l’OCDE.

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