en Jordanie, le veuvage comme punition

Publié le 8 mai 2024 à 17h00 / Modifié le 8 mai 2024 à 20h12

Nawal aimerait donner un petit frère à sa fille, Nora. Elle est en pleine ovulation, raconte-t-elle à son mari qui, épuisé, préfère dormir… Le lendemain matin, Nawal le découvrira inerte, mort dans son sommeil. La voici veuve et les ennuis ont commencé. Elle apprend non seulement qu’elle a des dettes à honorer, mais aussi que son beau-frère, premier héritier du seul fait de son sexe, peut mettre la main sur son appartement et même devenir le tuteur de Nora. Ce qu’il faut faire? Sur un coup de tête, devant le juge, elle s’improvise enceinte. Si elle donnait naissance à un garçon, il serait l’héritier principal et tout s’arrangerait…

Premier film jordanien présenté au Festival de Cannes, à la Semaine de la Critique l’année dernière, Inchallah au garçon est symptomatique de la façon dont de plus en plus de jeunes cinéastes arabes abordent des sujets a priori tabous. Il s’agit donc ici des aberrations d’une société patriarcale et conservatrice qui ne permet à une femme d’exister véritablement que si elle est épouse.