Le CHU d’Angers s’équipe d’une unité de haute isolement, une première en France

Le CHU d’Angers s’équipe d’une unité de haute isolement, une première en France
Le CHU d’Angers s’équipe d’une unité de haute isolement, une première en France

Ce projet d’unité déployable, porté par l’ARS Pays de la Loire, est une première en France dans la gestion du risque biologique émergent. L’Elytron est un appareil conçu par la société Utilis en étroite collaboration avec les équipes hospitalières du CHU. Si un patient arrivait avec des symptômes de fièvre hémorragique virale type Ebola, l’équipe du REB du CHU d’Angers serait alors mobilisée. Objectif ? Déployez cet équipement semi-rigide à proximité des urgences et des soins intensifs médicaux en moins de 3 heures. Tout cela en respectant les contraintes techniques nécessaires à la mise en place d’une Unité Haute Isolement. Suivant le principe de l’avancement, l’Elytron est composé d’une salle de soins, d’un sas d’entrée donnant accès à deux salles à pression négative, chacune équipée d’un sas de sortie. L’air est traité et rejeté en toute sécurité. Le caractère mobile et modulaire d’Elytron offre la possibilité aux autorités sanitaires de délocaliser cette expertise localement ou à l’étranger pour apporter un accompagnement au plus près de la situation de crise sanitaire.

©Catherine Jouannet

Les objectifs de cet isolement sont multiples : Isoler le patient le plus rapidement possible et lui apporter une prise en charge optimale, le temps de confirmer ou d’infirmer le diagnostic ; Eviter toute propagation d’infection hautement pathogène aux soignants hospitaliers ; Garantir la sécurité des autres patients ; Effectuer le prélèvement diagnostique en toute sécurité pour confirmer ou exclure l’infection hautement pathogène ; Sécuriser les soins en attendant le transfert du patient vers un service de santé du CHU si le diagnostic est infirmé ou vers le CHU de Rennes, établissement national de santé de référence pour le risque CER si une infection par un agent hautement pathogène est confirmée. « D’une logique du tout ou rien, la gestion de crise doit évoluer vers une posture de veille permanente à intensités de crise variables, d’une affaire de spécialistes dotés d’une grande expertise technique, elle doit constituer une culture collective permettant au plus grand nombre d’avoir les informations essentielles réflexes… Dans ce contexte il s’agit aussi de s’équiper et c’est la raison pour laquelle il nous a semblé pertinent d’équiper l’ESR-R de l’Elytron, pour lequel le Ministère de la santé a financé »estime Karen Burban-Evain, directrice de la santé publique et environnementale-ARS PDL.

Formation et scénarios

Depuis l’acquisition de l’Elytron, les équipes se forment à son utilisation avec le soutien du CESU, Centre d’Enseignement des Soins d’Urgence. A terme, au niveau hospitalier, 80 personnels hospitaliers – principalement des soignants (1) – seront mobilisés en cas d’alerte REB. Il s’agit à ce stade d’apprendre à déployer et mettre en service l’Elytron. La formation, à travers la mise en œuvre de situations d’urgence simulées, leur permet de développer leur expertise. Lors de cette formation, sont abordés : L’habillage et le déshabillage avec EPI (équipement de protection individuelle), visière, masque, gants, combinaison imperméable, bottes ; Procédures spécifiques de soins aux patients ; Procédures de bionettoyage. Cet équipement mesurant 9,3 m sur 6 m pour une hauteur de 2,6 m, permettant de gérer 2 personnes à la fois, représente un investissement de 325 283 euros pour l’ELYTRON et 100 000 euros supplémentaires d’investissements matériels. Pour réaliser cette acquisition, le CHU a bénéficié d’un financement FMIS (Fonds de Modernisation et d’Investissement en Santé) et du soutien de l’ARS Pays de la Loire.

(1) Des services d’urgences, de réanimation et des maladies infectieuses (SMIT)

 
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