deux sociétés de la région de Guingamp au tribunal de Saint-Brieuc

deux sociétés de la région de Guingamp au tribunal de Saint-Brieuc
deux sociétés de la région de Guingamp au tribunal de Saint-Brieuc

Par

Édouard Kerfrieden

Publié le

5 octobre 2024 à 17h36

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Ce jeudi 3 octobre 2024, le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc est appelé à étudier un dossier quelque peu atypique.

Après une enquête de la brigade nationale d’enquêtes vétérinaires et phytosanitaires, ces deux entreprises de la région de Guingamp ont été accusées de mise en danger d’autrui, d’un échange intracommunautaire non conforme aux conditions sanitaires et d’un accord faussant le jeu de la concurrence.

L’exception française

Selon les déclarations de l’avocat de la défense, la France est le seul pays de l’Union européenne dans lequel les œufs ne sont pas « marqués » sur leur lieu de production. Résultat : les grossistes achètent des « œufs non marqués » puis les revendent dans les mêmes conditions.

Le « Covid 19 » laisse encore des traces aujourd’hui

En 2020, le confinement est plutôt contraignant. Le grossiste, sous contrat avec les producteurs d’œufs, a l’obligation d’honorer ces contrats et d’acquérir la totalité de la production d’une trentaine de poulaillers.

Il lui faut alors trouver des débouchés, alors qu’en France, la restauration est à l’arrêt et les collectivités locales ralentissent.

Les premières livraisons en Belgique

Entre août 2020 et juin 2021, le grossiste a exporté quinze œufs vers la Belgique, sans que les démarches administratives réglementaires n’aient été effectuées.

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Depuis la création de cette entreprise, elle n’a jamais exporté d’œufs, jusqu’alors tout était destiné à la consommation française. La moitié pour la vente commerciale et l’autre moitié pour l’industrie alimentaire.

Les représentants des deux sociétés costaricaines se défendent : « L’acheteur belge ne nous a pas renvoyé les documents à fournir à la DDPP (Direction Départementale de la Protection des Personnes) », mais ils admettent néanmoins : « Nous avons quand même envoyé les œufs, sans ces documents.

Une « récidive » plus difficile à expliquer

C’est en janvier 2022 que ces responsables ont été interrogés sur les faits qui leur étaient reprochés. Leurs explications sont les mêmes que celles fournies aujourd’hui devant le tribunal.

Or, en février et mars 2022, ce grossiste a exporté vingt-trois fois des œufs non marqués, cette fois vers les Pays-Bas, toujours sans documents réglementaires. L’acheteur néerlandais renverra les documents demandés, mais avec un certain retard.

Des accusations qui se « dégonflent » au fil des débats

Pour débuter son réquisitoire, le ministère public a requis l’abandon de deux chefs d’accusation, « l’accord susceptible de nuire à la concurrence » et « la mise en danger d’autrui ».

Comme l’a rappelé le président lors des débats, il n’est pas établi que les œufs exportés aient été vecteurs de maladies.

Le représentant du parquet requiert toutefois une amende de 300 000 euros à l’encontre du grossiste, dont les bénéfices étaient de 1 million d’euros en 2023, et de 20 000 euros à l’encontre du prestataire.

Elle demande également confirmation de la saisie d’une somme de 15 000 euros qui avait été saisie sur les comptes du grossiste lors de l’enquête.

Au terme de sa plaidoirie, l’avocat de la défense demande au tribunal de réduire le montant de l’amende à des proportions plus justes.

Le tribunal a réservé sa décision jusqu’au 5 décembre.

Sask.

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