Lausanne, cette ville “organisée pour le meilleur de tous”, a écrit le compositeur Gabriel Fauré – rts.ch – .

Lausanne, cette ville “organisée pour le meilleur de tous”, a écrit le compositeur Gabriel Fauré – rts.ch – .
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Durant l’été, Gabriel Fauré s’évade régulièrement de son domicile conjugal pendant plusieurs semaines pour composer. Il est venu notamment en , à Zurich, Lausanne ou Lugano. Les lettres que le compositeur adressait à son épouse lors de ses voyages viennent d’être publiées.

Les missives que le compositeur Gabriel Fauré (1845-1924) envoyait à son épouse lors de ses voyages d’été, destinés principalement à composer, ont été rassemblées dans « Lettres à Marie ». En plus de jouir du calme nécessaire à la concentration pour progresser sur des œuvres exigeantes, Fauré trouva en Suisse une société au goût musical sans doute plus raffiné qu’à Paris, selon une lettre du 12 septembre 1904 :

«Lors d’une de ces réunions, j’ai pu profiter des plaisirs très paisibles de la population zurichoise. Il y avait un gigantesque phonographe qui reproduisait, entre autres choses, une scène entière des « Maîtres chanteurs » de Wagner, l’accompagnement au piano était entendu avec une clarté prodigieuse. La reproduction de la voix en faisait, au contraire, une canaille absolument ! Mais le point intéressant, compte tenu de la qualité du public, c’était ça. c’est le choix des pièces. A Paris, ce serait « Père la Victoire » ou les chansons de Bruant « A Montparnasse ! »

Sa santé, son sommeil et sa musique

Au cours des près de six cents pages de lettres que Gabriel Fauré adresse à Marie, l’éventail des thèmes abordés est assez limité. On parle souvent de sa santé, de la qualité de son sommeil au fil des jours, de l’évolution de ses notes et de l’actualité que lui impose son rôle de directeur du Conservatoire de Paris même pendant les périodes estivales.

D’une station suisse à l’autre, Fauré développe une préférence avouée pour Lausanne, au point d’imaginer un instant y louer une maison, à moins de s’être d’abord laissé flatter par le lieu où a commencé sa musique. y trouver.

« En me promenant, j’ai récemment rendu visite à un de mes bons marchands de musique ; J’y ai vu, au programme général des concerts symphoniques de cet hiver à Lausanne, ma ‘Suite de Pelléas’. Ces choses sont toujours sympas ! Oui, vraiment, c’est là que nous devrions trouver une maison pour l’avenir. J’ai vu qu’on trouve ici des maisons « meublées », de six ou sept pièces. , à louer 300 ou 400 francs par mois Une maison « non meublée » ne coûterait donc pas cher pour l’année. Ce pays est si beau et cette ville si pratique, organisée pour le meilleur de tous. pas la Suisse allemande, stricte, mais hargneuse et « entichée » ! Nous sommes ici plus méridionaux, plus latins, sans les défauts des Latins », écrivait-il le 27 septembre 1906.

«Le vil phonographe»

L’été suivant, Lausanne sera le lieu où fleurira une nouvelle passion : Fauré photographiera les cygnes sur le lac d’Ouchy, mais aussi les enfants qui sont là et qui se laissent photographier pour le plaisir. Un seul élément lui gâche les journées : le phonographe.

Hormis l’ignoble phonographe qui pimente les repas – (tout bon hôtel doit de nos jours la musique à ses clients !) – la maison et la nourriture sont impeccables.

Gabriel Fauré, juillet 1907, Lausanne, cité dans « Lettres à Marie »

Ou:

Et le phonographe malheureusement, après le dîner. Mais comme je terminais de dîner à 7 heures ¾ (soit 7 heures à Paris), j’ai fui le phonographe en descendant à Ouchy d’où je suis revenu à 9 heures.

Gabriel Fauré, 28 juillet 1907, Lausanne, cité dans « Lettres à Marie »

Au-delà des anecdotes de vacances, toutes ces lettres de Gabriel à Marie Fauré recueillies par Jean-Michel Nectoux sont aussi l’occasion pour le compositeur de parler de musique.

Il critique « la polyphonie excessive de Wagner, les clairs-obscurs de Debussy, les tortillements bassement passionnés de Massenet », dont il s’exaspère de voir qu’ils « émeuvent et attachent » le public tandis que la musique claire et fidèle de Saint-Saëns, qu’il qu’on affectionne le plus, semble laisser le public plus indifférent.

Sujet radio : David Christoffel

Adaptation web : mh

Gabriel Fauré, « Lettres à Marie », recueillies par Jean-Michel Nectoux, éd. Le passeur, avril 2024.

 
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