Débordement et ras-le-bol à l’urgence de Trois-Rivières

Débordement et ras-le-bol à l’urgence de Trois-Rivières
Débordement et ras-le-bol à l’urgence de Trois-Rivières

«Nous sommes à boulonset ce n’est même pas encore l’hiver… Imaginez ! dit une infirmière exaspérée. “On n’a pas de chef de service aujourd’hui, les patients ne viennent pas [sur les étages]on nous lance des bêtises, on a tous envie de pleurer», soupire encore le professionnel.

Dans le garage, où les ambulances restent bloquées des heures durant, l’exaspération est la même. « On vient de sortir, ça a pris deux heures et demie, et pire encore, parfois c’est plus long que ça », confie un ambulancier à la sortie de l’hôpital.

Des deux côtés, les collaborateurs peinent à expliquer que la situation perdure et qu’on revient toujours à revivre les mêmes scénarios.

« La semaine dernière, j’ai passé trois fois trois heures dans le garage », raconte l’ambulancier qui nous a parlé. Les licenciements finissent par miner le moral des troupes, explique-t-il.

Du côté des infirmières, la surcharge de travail finit aussi par peser lourd.

« Nous avons augmenté nos quotas. Aux urgences, on est censé prendre quatre patients, à cause des moniteurs cardiaques et tout, mais là, on en est à cinq. Selon notre responsable, c’est légal, mais avec les précautions nécessaires [que nécessitent] nos patients sont nombreux.

— Une infirmière de l’urgence du CHAUR, à Trois-Rivières

La personne qui s’est exprimée sous couvert d’anonymat, pour éviter les représailles, a rapporté en milieu d’après-midi que 64 civières étaient occupées aux urgences, et que 40 patients supplémentaires attendaient d’être pris en charge dans la salle. en attente, en plus des ambulances dans le garage.

Beaucoup de patients aux étages, affirme le CIUSSS

Du côté des autorités du CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, nous confirmons que l’achalandage était particulièrement élevé au CHAUR mercredi, en milieu de journée. Nous veillons également à mettre en place diverses mesures visant à augmenter le flux de patients grâce à la prestation de services.

Cependant, malgré le détournement de certains cas non urgents vers d’autres centres hospitaliers, la réouverture de lits fermés faute de personnel, la réévaluation visant à avancer certaines sorties vers les usagers, l’encombrement reste problématique, convient-il.

« L’enjeu de la fluidité est vraiment lié au grand nombre d’usagers qui ont besoin de soins et de services à l’hôpital », explique Kellie Forand, agente d’information au CIUSSS MCQ.

Mme Forand n’a toutefois pas été en mesure de confirmer l’absence d’un chef du service des urgences, une situation qui aurait contribué à l’encombrement observé mercredi, selon des membres du personnel.

La fluidité des patients et des soins est gérée globalement, et l’absence d’encadrement, à un moment ou à un autre, n’affecte en rien la circulation entre les différents services, soutient cependant le porte-parole de l’établissement.

Quant à la zone tampon, aménagée temporairement dans le garage de l’hôpital à l’automne 2023 pour libérer plus rapidement les ambulances, la mesure se serait révélée peu concluante.

En substance, il est expliqué qu’un garage ne peut être considéré comme une unité de soins. Le lieu n’était pas adapté aux personnes souffrant de troubles de santé mentale ou de problèmes cognitifs, donnons-nous en exemple. La température qui règne dans les lieux est également pointée du doigt pour justifier l’arrêt de l’initiative.

Il semble donc que, faute de mieux, les ambulanciers devront continuer à veiller sur leurs patients, quand la surpopulation des urgences empêche leur triage.

 
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