Dans les coulisses du meilleur western du moment

Dans les coulisses du meilleur western du moment
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En 2015, après avoir signé le premier tome de la série « XIII Mystère » consacré à la Mangouste, puis le diptyque « Asgard », le dessinateur Ralph Meyer et le scénariste Xavier Dorison lancent une nouvelle série : « Undertaker ». Ce western s’est rapidement imposé parmi les classiques de la bande dessinée et les 7 tomes publiés se sont vendus à 900 000 exemplaires. Ralph Meyer et sa compagne Caroline Delabie, qui est aussi sa coloriste, étaient présents le week-end dernier à BDFIL et ils nous expliquent comment est réalisé un album de cette série.

« Au début je m’interdisais de toucher au western, explique Raph Meyer. J’ai une filiation graphique avec Jean Giraud et je me voyais mal faire mieux que sa série « Blueberry ». Mais à 40 ans, je me suis dit que ce serait quand même bête de passer à côté du genre. J’ai proposé le personnage d'”Undertaker” à Xavier. J’ai eu l’idée de ce croque-mort, car graphiquement, avec son long manteau et son chapeau, il était immédiatement reconnaissable. Xavier a ajouté le vautour Jed et, bien sûr, les fameux aphorismes de Jonas Crow.

La série est disponible en diptyques. “Xavier se sent à l’aise avec une histoire qui se déroule sur deux tomes, cela permet d’approfondir les personnages, mais aussi de changer de sujet et d’ambiance tous les deux albums.”

Souvent, la couleur précède l’histoire

Et si vous pensiez que la naissance d’un diptyque reposait sur une idée de scénario, détrompez-vous. « Souvent, c’est la couleur qui précède l’histoire, nous explique Caroline Delabie. Elle est coloriste pour Ralph depuis sa série « Ian ». “Il m’a laissé essayer et il a aimé et nous avons commencé de cette façon.” “Oui, mais maintenant je suis moins dictatorial avec toi, il me semble.” “Pas du tout, tu es plus qu’avant, tu es plus perfectionniste avec “Undertaker””. “Oui, parce que c’est mon bébé.”

Après cette précision, Caroline nous apprend que chaque diptyque est dominé par les nuances. Pour « Mister Prairie », qui sera suivi de « Le Monde selon Oz », c’est la couleur du feu. Avec un feu de couverture, un shérif roux, la lumière des lampes à huile.

Chacun dans le trio scénariste, dessinateur et coloriste partage ses envies. Et soit Xavier pioche dans un pool de pitchs, qui en contient une quinzaine, soit il faut un nouveau thème. On aurait pu croire que la remise en cause de l’avortement aux Etats-Unis avait inspiré le très religieux et terrifiant Oz, un fanatique qui vient justement s’opposer à l’avortement, mais non. « L’histoire a été écrite avant et l’actualité nous a rattrapés », explique Raph. Mais c’est ce qui est bien avec “Undertaker”, c’est évidemment un western avec tous les codes du genre, mais il fait aussi écho à notre monde moderne.

Oz, qui est plus une inquisitrice que une magicienne, comme son nom pourrait le laisser croire, a un visage angélique qui n’est pas sans rappeler le tueur à gages Angel Face dans « Blueberry ». “Xavier avait d’abord pensé à un homme, mais une femme c’est mieux, je pense”, dit Caroline, “elle a l’air encore plus innocente.” “J’aime les personnages qui ont un physique à l’opposé de leur personnage”, ajoute Ralph. Je lui ai donné des cheveux courts, façon Jeanne d’Arc aussi, avec un côté asexué.

La terrifiante et angélique Mme Oz

Bien entendu, le dessin de Meyer n’est pas sans rappeler celui de Giraud. « Mais il ne faut pas se concentrer là-dessus, j’ai appris à voir les choses avec plus de recul. Quelqu’un m’a rappelé que Giraud a d’abord été influencé par Jijé et qu’il lui a fallu une dizaine de « Blueberry » pour s’en différencier, il n’y a donc pas un style, mais une lignée de style. Et ma division est très différente de celle de Giraud, je regrette que cela soit moins souvent mis en avant.

Caroline Delabie a son nom en couverture. « Parce que nous sommes tous les trois au service de l’Histoire. Il y a un vrai manque de reconnaissance des coloristes, encore aujourd’hui, et je suis heureux d’apparaître sur la pochette de l’album. Le couple assiste souvent à des festivals ensemble, comme à Lausanne. “Mais je ne mets pas les dédicaces et les couleurs de Raph, je signe juste”, a expliqué Caroline. A cause des reventes sur eBay. Le phénomène est courant dans la bande dessinée : des gens viennent prendre la place de vrais admirateurs dans les files d’attente puis, une fois la dédicace faite, se précipitent pour le revendre aux enchères.

Bonne note sur le marché de la bande dessinée

« C’est pourquoi je rends la dédicace aussi simple que possible », explique Ralph. « Cela me permet aussi d’être plus rapide et de plaire à tout le monde. Un dessin soigné et coloré aurait plus de succès aux enchères. Parce que les originaux de Ralph Meyer ont une bonne cote sur le marché de la bande dessinée. « Cela a commencé avec « Asgard », mais cela s’est intensifié avec « Undertaker ». Une notation se construit, je l’ai fait avec le galeriste Daniel Maghen. Ça flatte l’ego et, avouons-le, c’est bon pour le portefeuille.

Notoriété et succès public pour “Undertaker” : “C’est vraiment très motivant quand on a une série qui est appréciée et reconnue”, se réjouissent ensemble Raph et Caroline. Nous n’allons pas la lâcher de sitôt, car nous nous amusons tous les trois à le faire et nous nous amusons.

Deux heures avant la fermeture des portes, dimanche 28 avril, le festival lausannois avait déjà battu son record de fréquentation avec 35’266 visiteurs. Plus de 2 000 enfants ont également participé aux journées pédagogiques.

« Le public, les bénévoles et les artistes ont adopté le déménagement de BDFIL entre La Rasude, PLATERFORME 10 et la Maison de Quartier Sous-Gare ! Les retours enthousiastes du public mais aussi des artistes, des écoles et des partenaires du festival encouragent le BDFIL à poursuivre cette célébration de la bande dessinée pour les années à venir », indique la direction du festival.

Rendez-vous du 5 au 18 mai 2025 pour la 19ème édition de BDFIL.

 
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