Syndrome des jambes sans repos : suivi à long terme

Syndrome des jambes sans repos : suivi à long terme
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Sensations désagréables dans les membres inférieurs qui surviennent au repos, généralement le soir, et qui se caractérisent par un besoin urgent et irrépressible de bouger, la marche améliorant les symptômes : Syndrome des Jambes Sans Repos (SJSR) – aussi appelé syndrome des jambes. L’agitation musculaire lors de l’éveil ou maladie de Willis-Ekbom – est un trouble assez courant dont les conséquences physiques, psychologiques, comportementales et socioprofessionnelles peuvent être importantes.

Comment le diagnostiquer, sans le confondre avec d’autres pathologies comme l’insuffisance veineuse (jambes lourdes) ou les crampes nocturnes ? Quelles en sont les causes et les traitements possibles ? Le point avec le Dr Rabih Ali Ahmad, neurologue à l’hôpital Sainte-Musse de Toulon.

Qu’est-ce qui caractérise le syndrome des jambes sans repos ?

Quatre critères doivent être remplis : un besoin impérieux de bouger les membres inférieurs avec ou sans sensations désagréables, qui s’amorce ou s’aggrave lors des périodes de repos ou d’inactivité, survient principalement le soir ou la nuit et qui s’améliore voire disparaît lors du mouvement (marche). , étirements, etc.).

Une distinction est faite entre les formes primaires et secondaires du syndrome. La forme primaire comporte une forte composante familiale. Elle survient généralement chez les jeunes – de moins de 45 ans – sur une base génétique et dans un contexte de manque de fer (lire la case). Les formes secondaires ont tendance à apparaître après 45 ans et se caractérisent par une évolution plus rapide et des symptômes plus sévères.

Les causes de cette « impatience » ont-elles été identifiées ?

Dans les formes secondaires, non génétiques, la prise de certains médicaments (neuroleptiques, antidépresseurs, antihistaminiques, voire corticoïdes) peut être impliquée. Des pathologies telles que le diabète, les neuropathies ou les maladies neurodégénératives (Parkinson, sclérose en plaques, migraines…) peuvent également provoquer le SJSR. Mais il n’est pas rare que nous ne parvenions pas à identifier une certaine cause.

Comment se fait le diagnostic ?

Elle est essentiellement clinique, avec un examen neurologique et un questionnement précis sur les traitements en cours pour éliminer une cause médicamenteuse. Parallèlement, une prise de sang est prescrite pour doser la ferritine, le fer dans le sang. Parfois, un électromyogramme est réalisé pour rechercher l’existence d’une neuropathie associée. Une polysomnographie (examen permettant l’enregistrement du sommeil) est utile lorsque la clinique est atypique, en cas de suspicion de pathologie du sommeil associée ou lorsque le syndrome résiste au traitement. Il est souhaitable de confirmer le diagnostic, particulièrement chez les enfants dans la mesure où ils sont moins précis dans leurs réponses aux interrogatoires.

Quels peuvent être les diagnostics différentiels ?

Les douleurs peuvent avoir d’autres origines : neuropathies, crampes musculaires nocturnes, arthropathie, artériopathie, insuffisance veineuse, fibromyalgie, etc.

Quelles sont les conséquences de ces symptômes ?

Ils peuvent altérer gravement la qualité de vie, provoquant des troubles du sommeil. Ils augmentent également le risque de troubles anxieux et dépressifs et ont un impact cognitif : à mesure que les patients sont épuisés, leur attention diminue. Il existe également une augmentation du risque cardiovasculaire.

Comment traite-t-on ce syndrome ?

Elle est traitée selon son degré de gravité, son impact sur le sommeil et la vie quotidienne. Il s’agit souvent de patients qui souffrent depuis des années, dont la carence en fer a été corrigée mais dont les symptômes restent sévères. Ou encore des patients chez qui il n’est pas possible de supprimer les médicaments en question : les antidépresseurs par exemple. Ces formes sévères sont évaluées à l’aide d’une échelle spécifique développée par le Groupe d’étude international sur le syndrome des jambes sans repos. Lorsque le score est supérieur à 20, on peut prescrire un agoniste dopaminergique, qui remplacera la dopamine et un traitement symptomatique, parfois des antiépileptiques (gabapentine et prégabaline), voire des opioïdes.

La prise en charge est très compliquée dans la mesure où ces médicaments peuvent provoquer un syndrome d’augmentation, après une première efficacité. On peut donc être tenté d’augmenter les doses, alors qu’il faut au contraire les réduire, voire suspendre la prise de l’agoniste dopaminergique et en prendre un autre… Le syndrome des jambes sans repos nécessite dans ce cas un suivi au long cours.

 
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