Au Rouen Tattoo Salon, les modes passent, le phénomène s’installe

Sur les bras, les jambes, le torse ou les oreilles, les aiguilles et l’encre sont exposées au hall d’exposition de Rouen (Seine-Maritime). Depuis vendredi et jusqu’à ce dimanche, elle accueille le festival du tatouage de Rouen, 3e édition cette année. Quelque 500 professionnels y présentent leurs créations, et les réalisent même sur place. Fans absolus ou simples amateurs de tatouages ​​en tout genre devraient s’y retrouver ce week-end. Les allées sont bien remplies, il faut dire que le nombre de Français tatoués a presque doublé en dix ans.

Les tatoueurs eux-mêmes sont bien entendu les premiers à se faire tatouer. © Radio-
Bastien Roques

1 Français sur 4 est aujourd’hui tatoué

Mode ? Bien plus que cela en réalité pour Romain et Pitou, les deux organisateurs du salon. “Il s’est surtout démocratisé. Aujourd’hui les artistes ont évolué, le matériel a évolué, on a beaucoup plus de possibilités qu’avant, donc évidemment on va toucher plus de monde.», explique Romain. “Nous sommes sortis de l’image du « mauvais garçon » c’était dans le tatouage. Aujourd’hui, plus d’un Français sur quatre est tatoué. Aujourd’hui, ne serait-ce que dans notre entourage, nous avons un frère, un cousin, un ami, un proche qui a un tatouage. Même quand on va à la plage, il y a beaucoup de choses à regarder« .

Les créateurs proposent leurs œuvres originales mais acceptent également les demandes des clients. © Radio-France
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Le tatouage final est souvent le résultat de discussions et d’échanges entre le tatoueur et le client. © Radio-France
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Après une demi-heure passée sur la table, le bourdonnement du dermographe sur l’épaule, Marine se relève avec son nouveau tatouage, le cinquième pour cette jeune Rouennaise : «Je voulais faire une tortue en style line-art, c’est un tatouage avec des lignes fines et continues.« . Un minimalisme de plus en plus populaire, une mode parmi d’autres reconnaît Eline, tatoueuse à Gravenchon (Seine-Maritime) : «Tout ce qui était le tribal, à une époque on en faisait beaucoup, maintenant de moins en moins. Et puis il y a des zones où les gens préféreront se faire tatouer, ça fait beaucoup d’oreilles et de mains en ce moment« .

Comme les autres tatouages, celui de Marine est soigneusement protégé juste après sa création avec un film plastique.
Comme les autres tatouages, celui de Marine est soigneusement protégé juste après sa création avec un film plastique. © Radio-France
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Un retour du noir et blanc avec des restrictions

Des modes souvent lancées par les stars renchérit Alex, tatoueur basé à Amiens (Somme) : «En général, ce sont les stars américaines qui se font un petit tatouage, et derrière on a la génération Instagram qui voudra le même petit tatouage que son idole. Nous ne le faisons pas parce que nous créons uniquement des motifs uniques dans le salon. DONC on essaye toujours de retravailler un peu le patron« .

La culture pop (ici le Seigneur des Anneaux) est une Source</a> d’inspiration majeure pour les tatouages.
La culture pop (ici le Seigneur des Anneaux) est une Source d’inspiration majeure pour les tatouages. © Radio-France
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Certains composants des encres bleues et vertes ont été interdits début 2023, et cela a aussi joué un rôle selon , tatoueur rouennais. “Les gens osent un peu moins essayer les couleurs par crainte qu’ils vieillissent mal, ou qu’il y ait des réactions allergiques ; alors qu’en règle générale, nous avons très peu de chances de les développer. Mais c’est vrai que les gens sont un peu plus portés sur le noir et blanc« .

Ce tatouage a nécessité une cinquantaine d’heures de travail !
Ce tatouage a nécessité une cinquantaine d’heures de travail ! © Radio-France
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Si vous souhaitez admirer les créations des tatoueurs, le salon ferme ses portes ce dimanche 28 avril à 19h30. L’entrée est payante (20 € par personne sur place, 16,50 € en ligne, tarifs réduits pour étudiants et personnes handicapées, et gratuit pour les moins de 12 ans).

La plupart des tatoueurs travaillent avec des dermographes modernes, mais certains pratiquent encore la méthode traditionnelle.
La plupart des tatoueurs travaillent avec des dermographes modernes, mais certains pratiquent encore la méthode traditionnelle. © Radio-France
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