« J’ai dû insulter sexuellement des hommes » (vidéo)

« J’ai dû insulter sexuellement des hommes » (vidéo)
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Depuis de nombreux mois, on entend beaucoup parler de « Only Fans », ou encore de « Mym », plateformes qui incitent les jeunes à publier des contenus érotiques en échange de grosses sommes d’argent. Il s’avère que X, anciennement Twitter, participerait également à ce nouveau commerce de la pornographie.

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Mélanie (pseudonyme), 25 ans, se faisait appeler « Reine Fatima » sur X. Depuis plusieurs mois, la Namuroise y vendait ses services sexuels pour joindre les deux bouts. Tout a commencé lorsque le jeune étudiant de troisième année a rencontré des problèmes financiers et peiné à trouver un emploi.

« Lors d’une soirée avec un ami, nous avons parlé de nos situations personnelles. A cette époque, j’avais des soucis d’argent. Et pour subvenir à mes besoins, je me suis dit que j’allais me lancer là-dedans parce que c’était de l’argent facile. Et le lendemain, c’était fait, j’ai créé un faux compte, sans jamais révéler mon identité », raconte-t-elle.

“Ils voulaient faire des choses dénigrantes”

En quelques minutes seulement, Mélanie parvient à créer une communauté d’« esclaves », autrement dit d’« esclaves », comme elle les appelle. Elle nous raconte que ce sont des hommes qui idolâtrent et aiment se faire dominer par des jeunes femmes, appelées « Domina » sur X en échange d’argent. Très vite, les demandes s’accumulent et partent dans tous les sens.

Nous avons demandé à Mélanie si cette marchandisation des corps s’apparentait à de l’exploitation sexuelle ? Et elle nous le dit sans détour : « Bien sûr, c’est même un environnement malsain. Tout dépend des services que vous proposez mais cela peut vous rapporter gros. En restant peu de temps sur l’application, j’ai facilement obtenu 150 euros mais ça peut monter jusqu’à 2 000-3 000 euros.

Malgré d’innombrables demandes folles, Mélanie a préféré fixer des limites. « Ce n’est pas un environnement dans lequel j’ai baigné quand j’étais plus jeune ni qui m’intéressait. Au moindre signe que ça allait trop loin ou que ça me faisait du mal, c’était un arrêt direct. Je me suis protégée du mieux que j’ai pu », poursuit l’étudiante, qui a accepté de nous raconter jusqu’où elle est allée : « J’ai dû insulter sexuellement les gens au téléphone. Et dans la foulée, j’ai reçu un paiement directement sur mon compte. Mais lorsqu’ils m’ont demandé de leur faire faire des choses dénigrantes, comme se frapper les parties génitales ou manger les excréments d’une gamelle de chat par vidéoconférence, j’ai catégoriquement refusé.

La prostitution étudiante, un phénomène tabou qui se développe mais qui reste toujours aussi invisible. Chaque mois, des milliers de jeunes femmes sont la proie de ces plateformes et luttent pour les quitter. C’est la raison pour laquelle aujourd’hui, Mélanie veut empêcher les plus jeunes de s’inscrire. « C’est beaucoup plus dangereux qu’on ne le pense en raison de la visibilité dont nous disposons. Et d’un point de vue éthique, cela peut ruiner des vies. J’ai honte de ce que j’ai fait”, conclut-elle.

 
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