La députée Kariane Bourassa raconte son parcours du combattant

Après trois ans de traitements de fertilité, la députée caquiste Kariane Bourassa attend enfin un bébé. Injections quotidiennes, nausées et montagnes russes d’émotions : l’élu se livre sur le parcours du combattant des couples incapables de concevoir un enfant.

“Je suis enceinte!” dit le député de Charlevoix–Côte-de-Beaupré, tout sourire, en entrevue. Ancienne journaliste, la femme politique de 33 ans peine à contenir sa joie. Le chemin pour y parvenir était semé d’embûches et le coût était élevé.

Kariane Bourassa et son conjoint ont dépensé 40 000 $ pour réaliser leur rêve. « Je sais que l’envie d’être parent n’a pas de prix, mais cela a des impacts », glisse-t-elle. Même si elle gagne un bon salaire comme députée, la jeune femme a dû renoncer à cotiser à des REER au cours des dernières années et retarder son projet de devenir propriétaire.

La députée caquiste Kariane Bourassa raconte les trois années de traitements de fertilité pour réaliser son rêve d’avoir un enfant.

Photo Stevens LeBlanc

Au cours de son voyage, elle a rencontré de nombreuses femmes malchanceuses qui ont dû renoncer à tout espoir de devenir mère, en raison du coût élevé de l’opération.

L’État finance le traitement de fécondation in vitro, mais la députée et son amant n’y ont pas droit. Son compagnon, âgé de 46 ans et déjà père de deux enfants, avait subi une vasectomie avant leur rencontre. La gratuité ne s’applique pas aux couples dont l’homme a subi une stérilisation volontaire.

On ne choisit pas de qui on tombe amoureux

Kariane Bourassa précise que son gouvernement n’entend pas revoir les règles entourant le programme public de procréation assistée. Mais elle ne cache pas avoir déjà évoqué son cas pour sensibiliser ses confrères à cette situation. Et elle continuera à le faire.

« Il y a toujours des cas particuliers qui passent entre les mailles du filet », insiste-t-elle. Nous ne choisissons pas de qui nous tombons amoureux. Je suis tombée amoureuse d’un homme qui a subi une vasectomie.

La députée caquiste Kariane Bourassa avec son partenaire Philippe Beaudry.

Photo fournie par Kariane Bourassa

Et ce n’est pas seulement l’argent. Les traitements de fertilité sont pénibles et entraînent de nombreuses conséquences physiques et psychologiques.

Les patients doivent prendre des médicaments et des taux d’hormones élevés pendant le processus. Kariane Bourassa a dû vivre cela, deux fois plutôt qu’une. Elle devait se faire plusieurs injections chaque jour dans le ventre et prendre un paquet de médicaments. Son abdomen était parfois couvert de contusions.

Certains flacons devaient rester à basse température, les MP devaient constamment se déplacer avec une glacière. Un réfrigérateur doit toujours être à portée de main.

Lors d’un dîner en tête-à-tête avec son compagnon, la jeune femme se souvient avoir dû s’injecter le traitement dans les toilettes du restaurant, pendant que le repas refroidissait sur la table.


La députée caquiste Kariane Bourassa à la clinique de fertilité.

Photo fournie par Kariane Bourassa

Une obsession

Et tomber enceinte devient une obsession. « On voit des enfants partout. Quand on entre dans une pièce, on ne voit que les enfants, confie-t-elle, les yeux dans l’eau. Les commentaires banals des gens que vous croisez dans la rue, qui vous demandent combien de bambins vous avez, vous bouleversent.»

Pour mettre toutes les chances de son côté, Kariane Bourassa a dû suivre tous les conseils, même les plus farfelus. Elle a autrefois adopté le régime méditerranéen, que certains attribuent à une plus grande fertilité.

« On croit qu’après l’implantation [de l’ovule], il fallait manger des ananas, puis des frites McDonald’s. Mon implantation a eu lieu le matin, puis à dix heures, je suis allée chercher des frites chez McDonald’s et j’ai bu du jus d’ananas parce que je voulais mettre toutes les chances de mon côté ! », se souvient-elle en riant.

Rien ne pouvait la faire dévier de son projet de bébé. Pas même des nausées, des sautes d’humeur ou des pleurs. Ni même les nombreuses déceptions : lorsque les tests révèlent qu’un seul ovule est fécondable, qu’un kyste retarde l’échéance ou que sa première tentative de FIV a échoué.

Le député de Charlevoix–Côte-de-Beaupré n’oubliera évidemment jamais ce moment. Lorsqu’elle a reçu cet appel fatidique, elle faisait visiter sa circonscription de Charlevoix à une délégation de députés marocains et devait prononcer un discours. Elle enfouit sa douleur au plus profond d’elle-même pendant quelques heures. « Je suis allé faire mon discours, j’ai fait visiter la délégation toute la journée, puis quand je suis rentré chez moi, j’ai franchi la porte et là je me suis effondré. Je pense que j’ai pleuré pendant deux jours.

Elle a dû recommencer tout le processus avant de finalement tomber enceinte.

Mais contrairement à la majorité des autres citoyens, les élus de l’Assemblée nationale n’ont pas droit au congé parental. Une réalité qui met « la pression » sur les politiques qui veulent fonder une famille, reconnaît-elle.

Après des années de traitements de fertilité et tous les désagréments qui y sont associés, la députée Bourassa aimerait prendre du temps, « quatre mois » possiblement, pour son nouveau-né, dont la naissance est prévue en novembre.


Après plus de trois ans de traitements de fertilité, la députée caquiste de Charlevoix-Côte-de-Beaupré, Kariane Bourassa, est finalement tombée enceinte. Elle raconte son parcours.

En entrevue, la députée caquiste Kariane Bourassa ne cache pas avoir plaidé sa cause auprès de ses collègues du gouvernement concernant le programme public de procréation assistée.

Photo Stevens LeBlanc

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