Dans « Vers le sud », sorti en 2006, Charlotte Rampling incarne une quinquagénaire qui s’offre, dans les années 1970, les services d’un jeune gigolo en Haïti.
« C’est toujours difficile de parler d’un tournage, c’est à la fois très intime et très révélateur. Laurent était une personne très complexe, j’avais du mal à l’approcher, c’était quelqu’un qui était attentif à beaucoup de choses, on ne savait pas si on lui faisait du mal, si on pouvait l’accompagner, s’il voulait être accompagné… Il ne l’était pas un homme sauvage mais il avait sans aucun doute un monde intérieur compliqué, il n’était pas en paix, mais les cinéastes le sont rarement. Il recherchait cette forme de limite dans ses sujets. Mon rôle était très inconfortable à jouer, mais j’ai aimé le film, le résultat. Je n’ai pas particulièrement aimé ce personnage, mais j’avais envie de l’incarner car elle était difficile à atteindre. Cela ne correspondait pas à mon imagination, je ne pouvais pas assumer ce rôle de manière organique.
« Laurent était un homme agité, je n’étais jamais tranquille avec lui, et ce n’est pas du tout un reproche, c’était intéressant. Quand on travaille avec un réalisateur, on crée son univers, on suit sa façon d’être, cela donne des résultats très puissants, car ils demandent de la réflexion, même s’ils ne sont pas forcément faciles à réaliser.
