Le passage de la bande dessinée ou de l’animation au « live » est toujours très délicat. On ne compte plus ceux qui se sont cassé les dents… La nouvelle version de Nicky Larson, mis en ligne sur Netflix ce 25 avril, ne déroge pas à la règle. C’est même une parfaite illustration…
Ce n’est pas la première fois que Nicky Larson est interprétée par un acteur en chair et en os. Jackie Chan s’y est essayé en 1992, tout comme Philippe Lacheau dans les Inclassables Nicky Larson et le parfum de Cupidon en 2018. Devant et derrière la caméra, le nouveau roi de la comédie française s’est amusé avec une comédie grivoise assez fidèle au personnage original.
Une adaptation ratée
Dans ce nouveau film japonais produit par Netflix, Yûichi Satô a également voulu rester le plus proche possible du matériau original, le manga dessiné par Tsukasa Hôjô entre 1985 et 1991, puis porté sur le petit écran dans un célèbre anime qui a fait la popularité des Club Dorothée de 1990 à 1995. C’est également de ce dessin animé que sort le personnage de Ryô Saeba (le Chasseur de ville) doit son nom en français, reproduit en VF dans cette nouvelle adaptation.
Comment rendre contemporain un personnage aussi obsédé sexuellement que Nicky Larson ? L’équation est presque impossible à résoudre. Le réalisateur a donc choisi de laisser intact ce trait de personnalité du détective privé tokyoïte. Il a ainsi conservé le terme japonais « mokkori » (euphémisme pour érection, traduit par « banane » en français), alors que les yeux du détective traînent encore sur les décolletés et les jambes de toutes les femmes qui passent par là… Même s’il a été édulcoré. , ce sexisme revendiqué est assez étrange à voir aujourd’hui. Mais ce n’est pas là que réside le plus gros problème.
Mauvais goût à tous les niveaux
Après avoir pris sous son aile Laura/Kaori Makimura (Misato Morita), la sœur de son meilleur ami décédé sous leurs yeux, Nicky Larson/Ryo Saeba (Ryohei Suzuki) doit enquêter sur une étrange épidémie qui transforme les sans-abri en surpuissants. et super-héros destructeurs… Au-delà du scénario totalement stupide, reste une production de film d’action de second ordre, des acteurs surjoués à la manière des séries japonaises ou coréennes — vues dans Notre petite soeur de Kore-eda, Ryohei Suzuki est exécrable dans le rôle titre -, musique agaçante tout droit sortie d’un jeu vidéo Super Nintendo 16 bits et mauvais goût permanent. Blagues qui tombent à plat, couleurs criardes, ralentis façon manga… Rien ne nous est épargné dans ce film pathétique, qui tente à tout prix de coller à l’esthétique de l’anime. Ce qui, dans ce registre, fera toujours mieux.
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Mais tant pis. Ce n’est pas la qualité qui compte, mais la folie des mangas. Les nouvelles adaptations de héros cultes se multiplient en effet… Après Une pièce, Avatar, le dernier maître de l’air ou ca Nicky Larsonune version « live » de Yeux de chatencore une série à succès basée sur un manga de Tsukasa Hôjô à la fin des années 1980… A l’affiche de cette production TF1-Amazon Prime, on retrouvera Constance Labbé, Camille Lou et Claire Romain dans les rôles de trois sœurs voleuses d’art : Tamara, Alexia et Sylvia.
Nicky Larson/City Hunter Comédie De Yuichi Satô Scénario Tatsuro Mishima (d’après le manga de Tsukasa Hôjô) Musique Yoshihide Ōtomo Assemblée Takuya Taguchi Avec Ryohei Suzuki, Misato Morita, Masanobu Andô, Ayame Misaki… Durée 1h42
