« Le risque épidémique n’est pas virtuel », prévient le chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Fréjus

« Le risque épidémique n’est pas virtuel », prévient le chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Fréjus
Descriptive text here

L’alerte est tombée ce mercredi sur l’ordinateur de Pascal Del Giudice, dermatologue et chef du service des maladies infectieuses au Centre hospitalier de Fréjus. Cela vient du directeur général de la Santé. Elle prévient les praticiens du risque épidémique lié à une augmentation des cas de dengue.

« Les gens reviennent infectés, mais le moustique tigre n’est pas encore présent pour piquer et le transmettre. Il y a donc actuellement peu de risque de transmission croisée, commente l’infectiologue varois. Malheureusement, à partir du mois de mai, dans dix jours, dès notre arrivée dans la période un peu chaude, nos « amis », les moustiques tigres reviendront avec un réel risque de transmission indigène. “

Comme ses confrères, le praticien craint une transmission à grande échelle. « C’est le risque si l’on se retrouve dans la conjonction diabolique entre épidémie de moustiques et retour d’un grand nombre de personnes infectées par la dengue des Antilles, des Caraïbes ou d’Amérique du Sud.

Le professeur Del Giudice recommande aux personnes infectées de rester chez elles pendant la maladie et de prendre des mesures pour éviter de se faire piquer.

Comment savoir si l’on est atteint de la dengue ? « La maladie se manifeste par un état de fièvre au retour des tropiques. Il s’agit d’un syndrome pseudo-grippal, avec courbatures et douleurs articulaires. Elle est souvent associée à une éruption cutanée. Vous êtes tout rouge, avec d’autres petits signes, comme un gonflement des mains, des douleurs.

Les spécialistes détectent la dengue grâce à une analyse de sang. « La particularité de la dengue, en termes de bilan biologique, est la thrombocytopénie. C’est-à-dire une diminution du nombre de plaquettes dans la formule sanguine. L’autre maladie courante qui entraîne une diminution des plaquettes, c’est le paludisme.

Certaines formes de dengue sont graves

L’infectiologue craint qu’avec la conjugaison d’une prolifération de moustiques tigres, et de tous les voyageurs qui reviennent infectés, une épidémie n’éclate.

« On peut se retrouver dans une situation comme aux Antilles, avec une épidémie locale. Une fois le virus établi et la transmission assurée par le moustique tigre, le risque épidémique n’est plus virtuel.»

Selon le professeur Del Giudice, certaines formes de dengue peuvent être graves. « Si vous avez dix cas dans un secteur, il n’y a pas de problèmes. Mais si vous avez mille cas, une partie de la population, la plus fragile, peut être touchée.»

Le praticien conseille de ne pas prendre ce risque à la légère. « Nous sommes dans une région où il y a beaucoup de résidences secondaires avec des villas fermées une partie de l’année. La lutte contre les moustiques est l’affaire de tous. Nous devons tous nous sentir concernés. Quant à ceux qui ont contracté la dengue, ils doivent vraiment rester à la maison pendant la maladie.»

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Christophe Dechavanne raconte les dérapages du petit écran dans “Quand la télé glisse” sur France 3
NEXT La rhubarbe, une promesse de couleurs et de saveurs