Quand courir devient un art

Quand courir devient un art
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Quand courir devient un art

Publié aujourd’hui à 11h03

Le sport et la culture se ressemblent à plus d’un titre. Dans les deux cas, on cultive notre âme, notre corps. On parle de culture physique quand on parle de sport. Nous dessinons des courbes à la peinture comme en Formule 1. Nous visons l’excellence dans une symphonie, tout comme dans une course d’athlétisme ou dans une compétition de tir à l’arc. L’esprit se met au service du corps dans le sport, tandis que c’est le corps qui se met au service de l’esprit dans l’art. Quoi qu’il en soit, les deux sont étroitement liés.

Que ce soit dans l’art ou dans l’activité physique, nous visons un objectif qui nous semble a priori impossible. Nous nous rapprochons en gravissant la montagne pas à pas. Pour y parvenir, nous répétons quotidiennement nos balances. On essaie de progresser ne serait-ce que 1% par jour dans un domaine, jusqu’à ce que ces perles de progrès mises bout à bout forment le collier de la réussite. On suit les conseils de notre mentor, les directives de notre chef d’orchestre, on se glisse dans notre tunnel de concentration de la même manière, avant un concert ou avant une compétition.

Quête de la perfection

La discipline des artistes, comme celle des athlètes, dépasse souvent le cadre strictement culturel ou sportif. La vie de ces acteurs tourne inlassablement autour de leur art. On pense, on mange, on se nourrit, on dort même selon cette passion.

Naît en eux une quête de perfection, du geste juste : celui qui émeut le public. Un coup droit de Federer peut donner autant d’émotion qu’un solo de violon de Renaud Capuçon. La musicalité du sport est parfois magique. Vous pouvez le percevoir même si vous êtes un sportif du dimanche. Il suffit de courir dans un grand peloton, autour d’un leader d’allure pour s’en rendre compte. Le rythme des pas, ce rythme ponctué de dizaines de semelles frappant le bitume, vous émeut immédiatement. Cela devient carrément hypnotisant.

Evasion subtile

Lorsque le second souffle vous frappe, votre corps devient aussi léger que les doux sons d’un piccolo. Cette subtile évasion de l’esprit vous entraîne alors dans de merveilleuses mélodies, dans une aquarelle idyllique où les couleurs deviennent soudain plus chatoyantes et gagnent en intensité. Personne ne peut vous arrêter dans cette belle danse virevoltante de la vie. Vous vous sentez soudain invincible. Même vos soucis les plus tenaces ne parviennent plus à vous suivre. Vos jambes continuent de tourner inlassablement dans leur cadence trépidante. L’esprit libre, vous vous dirigez droit vers la ligne d’arrivée, comme l’oiseau sur l’affiche des 20KM de Lausanne. Bon sang, comme c’est bon d’avoir l’impression de pousser des ailes !

Pierre-Alain Schlosser est journaliste depuis 1998. Après 4 ans de travail indépendant, il rejoint la rubrique sports 24h/24 qu’il dirigera pendant 10 ans. Depuis 2017, il écrit pour l’agence Sport-Center, où il s’occupe principalement du sport régional.Plus d’informations @PASchlosser1

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